"> Honoris V - V/A Tribute to Nick Cave & The Bad Seeds - Indiepoprock

On a aussi écouté Honoris V – V/A Tribute to Nick Cave & The Bad Seeds

Le 5ème volet de la série HONORIS du label Unknown Pleasures est consacré à Nick Cave & The Bad Seeds. Ce spectaculaire tour d’horizon de la scène post-punk des années 80 pouvait difficilement oublier le répertoire de celui qui a forgé, avec ses musiciens, l’une des musiques les plus habitées qui soit.

Il suffit pour s’en convaincre – si cela était nécessaire – de se plonger dans ce nouveau tribute absolument renversant. On y retrouve Peter Milton Walsh, La Féline, Marco Numan, The Married Monk, Versari, Judith Juillerat, Factheory, La Main, Salm, Years of Denial, Bonnie Trash, A Wedding Anniversary, Kisa, Anton Makarov, et Kiss Me Black.

Autant d’artistes qui communient littéralement avec les chansons de Nick Cave et de son groupe, en soulignant leur puissance initiale, leur dimension éternellement hantée. Mais l’immense mérite de ce disque, son utilité viscérale, c’est de ne pas éclairer seulement cet aspect d’un « Prince of Darkness » qui, sa vie entière, paraît poursuivi et poursuivre la mort. Ce qui happe d’emblée ici, c’est la beauté inouïe de ces compositions. Des chansons époustouflantes qui flirtent tellement avec le vide et l’urgence qu’elles en deviennent terriblement humaines.

Les musiciens et musiciennes qui revisitent cet univers sans équivalent ont trouvé l’équilibre parfait entre le respect dû à des morceaux cultes, et la nécessaire mise à jour pour en montrer la pertinence absolue aujourd’hui. Bien au-delà de la célébration d’une musique qui mérite mieux qu’une adoration quasi religieuse.

La remarquable cohérence du Tribute provient de cette vision partagée ; la volonté de suivre les chansons originales dans leur intensité, leur identité profonde. Elles apparaissent alors pour ce qu’elles sont, des chefs-d’œuvre impérissables, à la noirceur ambivalente, pleines de fureur et de grâce. Des chansons traversées littéralement par le chaos, comme par une élégance définitivement indépassable.

La force de cet album réside aussi dans l’intelligence de ces relectures, toutes plus marquantes les unes que les autres. Travaux d’orfèvres, ayant à chaque fois déchiffré la magie noire originelle, pour en restituer l’essence. Comme, et c’est peut-être le plus important, la modernité. Ce qui est le plus bel hommage que l’on puisse rendre aux créations de Nick Cave et des Bad Seeds.

Yan
Chroniqueur