I’d Prefer Not To, animé par Jérôme Vermorel, développe une musique plongeant ses racines dans le rock indépendant américain. Souvent associé aux années 90, décennie qui aura vu l’explosion du grunge, d’un rock lo-fi aux confins du punk et de la folk, ce genre a pourtant modifié la trajectoire de la musique indé. Devenue en l’espace de quelques années une authentique musique de masse. Avant de redevenir l’expression d’une mirifique minorité musicale.

Expression symbolisée par un « Let’s Take a Ride », totalement abrasif, parfaite incarnation d’un son lourd travaillé par les distorsions, le fuzz et les effets larsen. I’d Prefer Not To, ici entouré de Stéphane Louvain et d’Eric Pifeteau, injecte pourtant dans sa musique une dose supplémentaire d’énergie, qui soulève les chansons.

Le paradoxe du grunge, à la fois effondré et surpuissant, se trouve ainsi renforcé. Comme la mélancolie traversant la déflagration électrique. Toute l’ambivalence de « Let’s Take a Ride » est là. Album triste et énergique, grandiose et abîmé. Brutal et mélodique.

Au fil de ses disques, I’d Prefer Not To explore l’âme d’un rock loin des solos de guitares un peu vains, au profit d’une vraie profondeur expressive. Il parvient ainsi à concilier l’émotion poignante du slowcore et la rage désespérée du grunge.

• Publication 424 vues22 mars 2022
• Tags I'd Prefer Not ToSuper Apes Label
• Partagez cet article