Ce nouvel album de Jérôme Minière porte, peut-être plus encore que les précédents, la marque de son amour pour le cinéma.

Les références cinématographiques abondent dans les paroles, mais le disque lui-même ressemble à un magistral plan-séquence, qui entraîne l’auditeur d’une chanson à l’autre, comme on suivrait un personnage d’un décor à l’autre. Jérôme Minière a ce don si rare de transformer un titre en un véritable voyage. Qu’il soit intérieur ou réel. La dimension biographique du disque, discrète mais évidente, est extrêmement émouvante et renforce l’intimité d’un disque magistral.

Un disque dans lequel il déploie toute la finesse de sa culture musicale, ample et sans frontière. Il parvient là, à nouveau, à lier toutes les facettes d’une musique populaire qui, du hip-hop à la chanson, en passant par l’électro, n’a de cesse de se réinventer. Posant sur ces sublimes compositions sa poésie ultra-mélancolique, il (re)construit des paysages sonores, habités littéralement par une sensibilité infinie.

Les fragments d’existence qu’ils captent et restituent au gré de chansons aux allures de bulles impressionnistes, dessinent des territoires ambivalents, à la douceur souvent douloureuse. Une douleur dont l’apprêté est accompagnée – atténuée ? – par la beauté mélodique de musiques à couper le souffle.

Le phrasé et l’univers si singuliers de Jérôme Minière atteignent avec ce nouvel album une force d’évidence peu commune qui en font l’un des compositeurs et auteurs les plus marquants de ces dernières années.

• Publication 451 vues25 août 2022
• Tags Jérôme MinièreObjets Disque
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