On a aussi écouté Jung & I – Matter

Avec « Matter », Jung & I signe ses quatre saisons, où souffle le vent d’une musique pleine de dream pop et de shoegaze. Une fois ce décor posé, on n’a pas dit grand-chose de ces quatre morceaux à la beauté spectrale, qui s’inscrivent notamment dans l’univers expérimental des islandais Sigur Rós. Même chant tout en falsetto, même lenteur propice à l’introspection. Mais, Jung & I s’en détache pourtant par un son plus sombre, une plus grande sobriété qui souligne la finesse de ces pièces magistrales.

Des morceaux connectés au temps qui s’écoule, comme de longues méditations au fil de saisons traversées. Plus hantés qu’oniriques et flirtant avec un doux psychédélisme. Le romantisme noir qui les anime convoque également tout un imaginaire rappelant parfois la dark ambiant des Godspeed You! Black Emperor. « Matter » semble flotter dans une autre dimension, tout juste rattaché à notre réalité par une pop à peine esquissée, qui apparaît dans le brouillard d’une electronica profonde.

Jung & I signe-là une magnifique et captivante entrée en matière. Tout un monde, où règne une musique hypnotique et riche de ses nuances poétiques, s’offre ainsi à nos perceptions.