Ce nouvel album, intitulé simplement « Kramies », représente peut-être la quintessence de ce que le musicien compose au fil d’Eps tous plus mirifiques les uns que les autres. Il fallait bien qu’ils trouvent une sorte d’acmé, comme la signature au sommet d’un auteur-compositeur-interprète qui a su trouver une véritable et singulière expression musicale. Entre pop stratosphérique, rock abrasif, lyrisme effondré et mélancolie à tous les étages, Kramies parvient encore à surprendre, à émouvoir comme jamais, à enthousiasmer aussi.

Le disque, traversé la grâce, concentre toutes les obsessions d’un musicien en lévitation. On y trouve des morceaux déjà connus mais qui, auprès de nouvelles compositions, trouvent-là leur place naturelle, et sans doute définitive. Un genre d’écrin pop quasi parfait que Kramies façonnait depuis des années.

Le propos se joue du temps et des souvenirs à la manière, selon Kramies, d’un album photo, dont la (re)découverte, au fil des pages, provoque des sentiments paradoxaux. A la fois violents et beaux, réels et fantasmés. Exactement comme la musique de cet album qui ne cesse, au fil des chansons, de soulever des sensations contraires, des apparitions infiniment tristes et merveilleuses dans le même mouvement.

Les collaborations totalement ébouriffantes qui parsèment le disque éclairent également toute l’importance du travail de Kramies, qui au côté de légende du rock indé – on citera notamment Jason Lytle ou Patrick Carney – vient de signer un chef d’oeuvre pop. Mais on sait, par avance, que le sillon qu’il trace en produira d’autres.

 

• Publication 473 vues9 septembre 2022
• Tags KramiesVanGerrett Records
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