"> Luc Spencer - Oiseau(X) Scratch - Indiepoprock

On a aussi écouté Luc Spencer – Oiseau(X) Scratch

Luc Spencer est un songwriter. Dans ce que le terme a de plus noble et de plus précis. Un auteur de chansons, dans la plus pure tradition anglo-saxonne. Cultivant depuis son premier album, en 2013, co-produit par l’immense Gilles Martin, un univers musical à la fois inclassable et fabuleusement pop, le parisien n’a de cesse de rechercher la mélodie parfaite.

Mélodie qu’il s’empresse de plonger dans un bain acide. Il en ressort des chansons incroyables, dont l’invraisemblable classicisme – l’homme connaît son Robert Wyatt et son Brian Wilson par cœur – est invariablement dévoyé par la folie d’un compositeur dont la culture insensée semble avoir fait exploser toutes les cloisons mentales.

Luc Spencer se permet tout, et opère des rapprochements fulgurants. Grâce à la rigueur extrême de ses compositions, ce qui ailleurs pourrait facilement dérailler, demeure chez Luc Spencer d’une cohérence totale, et surtout d’une étrange beauté.

Avec ce nouvel et double album le musicien atteint une sorte d’acmé, d’où l’on écoute, admiratif, sa pop barrée. Une musique traversant des décennies de créativité – des expérimentations de David Bowie, celui de la trilogie berlinoise, aux tire-larmes de Divine Comedy, en passant par l’énergie de Pulp. Une musique qui, ensuite, se défait de ces figures écrasantes, pour assumer crânement une singularité enthousiasmante.

Elle emprunte alors des chemins de traverse d’une justesse et d’une inventivité rare. La pop rencontre alors le rock, qui se fond lui-même dans un groove irrésistible, le tout totalement secoué par des arrangements, des accidents sonores toujours pertinents.

Osons le dire, « Oiseau(X) Scratch » est le double album que Neil Hannon aurait dû sortir depuis longtemps.

« Oiseau(X) Scratch » fait actuellement l’objet d’une campagne de financement participatif. L’assurance de participer à l’éclosion d’un très grand disque.

 

 

Yan
Chroniqueur