On a aussi écouté Martin Kohlstedt – FLUR
Avec « FLUR », Martin Kohlstedt semble avoir cédé, pour le meilleur et le plus passionnant, aux sirènes d’un confinement étrange et angoissant. Seul avec son piano le pianiste allemand se livre à une introspection bouleversante. Lui qui avait défriché le terrain d’une musique complexe, mêlant Fender Rhodes, piano acoustique à des éléments et rythmes électroniques pour mieux s’élancer dans l’avant-garde.
Alors qu’il avait également multiplié les collaborations avec des musiciens issus de la pop ou de l’électro – notamment FM Belfast ou Peter Borderick -, le musicien développe ici une vision qu’on pourrait qualifier de minimale, si elle n’était pas aussi émotionnellement si forte.
Si Martin Kohstedt est seul face à son piano, l’auditeur est, lui, seul à face à lui-même. Devant l’étendue d’un territoire intime qui se développe au fil des pièces musicales. Autant d’échappatoires sublimes pour des esprits malmenés. « FLUR » agit comme le révélateur d’une solitude douloureuse, mais qui, paradoxalement, est probablement l’étape indispensable à une prise de conscience salutaire. « FLUR » est ainsi habité, hanté presque, par la nécessité d’une réinvention. Pour ne pas écrire d’une renaissance.
Musicalement cela se traduit par une suite de morceaux dépouillés à l’extrême, d’une simplicité apparente, dont l’austérité est à la fois réconfortante et remuante. Un disque puissamment mélancolique et d’une très grande force sensible.
- Publication 685 vues24 novembre 2020
- Tags Martin KohlstedtParlophone
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