La musique de Melaine Dalibert voyage dans nos esprits depuis quelques années, elle y déploie son impressionnisme sonore avec une grâce et une intelligence qui ne cesse de l’élever. De l’apaiser aussi, et de lui ouvrir un monde résonant et infini. Comme la bande son d’une contemplation devenue indispensable à notre survie.

« Vermilion Hours » voit David Sylvian poser son abstraction électronique légendaire sur les compositions du rennais. Le résultat est une pure merveille qui semble dévoiler artistiquement tout un univers encore illisible pour la science. On entre là dans une dimension musicale au-delà d’une simple écoute. Loin pourtant d’une expérimentation hermétique, elle emporte littéralement plus loin, faisant de la musique une expérience sensorielle et mentale hors-norme.

La précision sidérante, l’espace entre les notes, ce dialogue entre piano et machines sont si subtils, qu’il est impossible de ne pas tomber dans ces heures à la luminosité mystérieuse. De ne pas saisir la portée de cette hybridation entre paysage et musique, comme si les deux compositeurs parvenaient à donner corps à des sons ; à les rendre presque palpables dans l’espace qu’ils envahissent avec une beauté presque insoutenable parfois.

Rarement la musique n’a paru si proche de la peinture. Rarement elle est parvenue à incarner si justement la puissance de l’indicible.

• Publication 669 vues10 juin 2025
• Tags David SylvianMelaine DalibertIci d'ailleurs...
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