On a aussi écouté The Mercurials – We Are The Mercurials

S’il est une musique qui a symbolisé le cosmopolitisme et l’effervescence des métropoles, c’est bien le ska. De manière encore plus précise, aucune autre musique populaire et contemporaine n’a symbolisé avec autant d’évidence le fantastique mélange post-colonial. Chaudron qui a vu déferler sur la Jamaïque, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne une incroyable fusion de musiques, comme le fruit d’allers-retours dont l’intensité et la créativité doivent autant à la misère – partagée des faubourgs des villes occidentales aux villes jamaïcaines – qu’à la richesse d’échanges culturels croisés.

Il n’est donc pas incongru de voir surgir de la banlieue parisienne une formation qui ressuscite le ska avec une ferveur intacte. L’époque est à nouveau plongée dans des changements profonds et féconds. Toujours propices aux confrontations bénéfiques, et à l’émergence d’expressions musicales novatrices.

Clairement rien de novateur, sur le fond, avec les Mercurials qui posent avec ce premier Ep les bases de leur monde méta-urbain nourri de cette musique. Un ska qui, peu à peu, s’est démarqué d’influences historiques pour devenir un genre à part entière. L’expression aussi d’une post-modernité où les frontières n’existent que pour les marchandises. Mais pas pour l’art.

Ainsi, les Mercurials rallument l’une des plus belles flammes musicales de ces dernières décennies, et ça, dans le contexte actuel, c’est novateur. Si l’on veut bien considérer le ska comme la musique cosmopolite par essence. La musique aussi d’une saine révolte populaire.