La trilogie « américaine » de The Reed Conservation Society résonne toujours régulièrement entre nos murs. Avec ce premier album entièrement en français, les parisiens éclairent de manière encore plus éclatante la délicatesse de leur pop. Elle apparaît dans toute sa discrète complexité également. Et n’a jamais été aussi proche des merveilles d’Idaho – on pense fort à « The Lone Gunman » -.

Cette « Société de Préservation du Roseau » est traversé par une inquiétude étrange, une douce et sublime mélodie de l’intranquillité. Toute la noirceur que charrie le disque est mêlée à une telle beauté musicale qu’on n’en discerne plus que son écho lointain.

Consolateur et parfois d’une grande tristesse, l’album dessine ainsi des paysages contrastés ; harmonies bouleversantes qui nous guident à travers des états d’âme aux allures de tableaux impressionnistes.

Les orchestrations sont renversantes, toujours au bord d’un blues qui plane d’un bout à l’autre du disque. Comme pour indiquer que l’extrême finesse des compositions peut à tout instant basculer dans un orage électrique, et que la poésie profonde qui hante l’album est ouverte sur un monde en mouvement. Le pouvoir d’évocation de cette musique, quasiment littéraire, demeure saisissant et d’une justesse peu commune.

• Publication 554 vues12 février 2024
• Tags The Reed Conservation SocietyViolette Records
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