"> Broken Social Scene - Indiepoprock

Broken Social Scene

En ce mardi soir, le café de la Danse est complet pour la venue du collectif canadien formé par les électrons libres du label Art & Craft, Broken Social Scene.

Elliote Brood, trio pop folk canadien ouvre la soirée avec une sonorisation évoquant les chansons de Gomez trempées dans le sirop d?érable, ou celles de Johnny Cash qui flirteraient avec la musique cajun. La prestation du batteur jouant juste avec une caisse claire, quelques cymbales et une valise en guise de grosse-caisse fera son effet, tout autant que le soin religieux avec lequel le guitariste rangera son instrument laissant apparaître un splendide buste de Geronimo peint sur la caisse de résonance de sa guitare.

Le backline installé sur scène pour Broken Social Scene est impressionnant : onze guitares (basses comprises), six amplis, deux batteries, quatre cuivres. Au bout d?une vingtaine de minutes, le groupe monte sur scène sous les applaudissements d?un public qui semble déjà conquis. Que ce soient les poses du guitariste Andrew White, fruits d?une rencontre improbable entre Jacques Higelin, David Bowie et Bret le ramoneur de Mary Poppins, la présence de Kevin Drew, chanteur guitariste, qui officie en véritable chef d?orchestre, ou encore la sensibilité émanant de la chanteuse Amy Milan, le charisme des membres de Broken Social Scene est impressionnant.
Le nombre de musiciens sur scène, leur aisance et leur complicité apparente, font du concert de BSS un véritable spectacle vivant, où des titres comme Fire Eye?d Boy, Superconnected ou Hotel prennent toute leur ampleur.

Malgré tout, le concert va s?avérer particulièrement frustrant aussi bien pour les musiciens que pour le public. Kevin Drew apostrophe le public à plusieurs reprises, se demandant pourquoi ce concert est le plus calme que Broken Social Scene n?ait jamais donné : « Pourquoi le volume sonore est-il si bas ? Pourquoi faut-il arrêter de jouer à 22h30 ?»
L?insatisfaction est grande sur scène, et c?est avec un certain cynisme que le groupe demande au public si c?est parce qu?il est fan de reggae ou si c?est la barrière de langue qui explique ce peu de réactions.

La réponse est simple, et ce n?est pas la première fois que le Café de la Danse connaît ce genre de mésaventure. Cette salle n?est pas insonorisée, le volume de façade est peu élevé et oblige les groupes à jouer beaucoup plus bas que dans les autres salles de concert, si bien que le bruit de la poubelle à verre du bar passe parfois par dessus les instruments.

Le concert laisse à tous un goût d?inachevé. Vivement le passage de Broken Social Scene à Rock en Seine, que l?on puisse en prendre plein les oreilles…

Chroniqueur
  • Publication 300 vues23 mai 2006
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