Artiste inconnu - Night Flares

La pochette l’annonce, ?Night Flares’ est l’avion chargé des souvenirs et des méditations qui ramène Greg Macpherson au pays. Très personnel, ce second opus du chanteur canadien nous livre ses impressions de la vie, teintées d’un brin de cynisme. A 30 ans, MacPherson est un song-writer talentueux (un des meilleurs au Canada, selon la presse) […]

Son chant rauque, sans retenue mais sans accroc, quasi parlé, impose le rythme aux guitares ici étouffées, là percutantes, chavirant le rythme des morceaux de manière spontanée. A l’écoute de ces 11 titres, on imagine aisément Greg vivant dans une cabane au bord des grands lacs, sorte de Henry-David Thoreau moderne, écrivant ses réflexions et ses mémoires. Sa voix de baryton est la meilleure arme pour extirper tout cela de ses tripes ; l’instrumentation fort bien dosée en renfort. Comme un seul homme, le groupe construit des rythmiques acérées, un folk rock brut, incisif, parfois simple (Kingston), parfois plus riche avec d’énergiques éclats (Two Haircuts in One). A nue (California) ou en duo (Southern Lights, appuyée par le contre-champ de Keri McTighe), la voix de Greg MacPherson est comme un couteau, gravant finement ses textes dans l’écorce des arbres. Rappelant les ambiances du pop ?Low/High? d’Hawskley Workman, Motel Hotel se dégage du lot comme un prétendant au single, prêt pour l’attaque des radios.

Greg refuse les étiquettes, fait ce qu’il veut et s’aventure là où sa plume le mène. Il le confirme sur le délicat The Sun Beats Down, longue balade solo de l’auteur qui conclut l’album. Dans son long voyage, on espère que l’avion de MacPherson se posera bientôt en France.