"> Furia Sound - Indiepoprock

Furia Sound

Le deuxième jour du Furia Sound Festival commence fort : The Film occupe la scène trois, située juste à côté de l’entrée. C’est le chanteur qui est à la basse, pendant qu’un saxo donne un rythme rock?n?roll à l’ensemble et que le batteur jongle entre ses fûts et sa boîte à rythme.

On part rejoindre Les Wriggles, qui investissent la scène une. Ces cinq gugusses en rouge chantent et jouent la comédie sur des textes acides, ironiques et réalistes qui dénoncent entre autre l’égoïsme et le profit. Avec leur langage direct, ils s’attirent les faveurs d’un public presque aussi chaleureux que pour Louise Attaque la veille. La sensibilité est là sur Mon petit mec et moi, traitant de l’homoparentalité. Chacun joue de la guitare en alternance, selon les titres. Les morceaux sont soigneusement mis en scène, les musiciens posant telles d’anciennes statues soviétiques. Leur longue diatribe contre les chasseurs est acclamée par un public très attentif, qui écoute les titres les plus intimistes dans un silence respectueux.

Les Français de Gomm commencent par un titre en allemand. La chanteuse est au clavier, mais le batteur donne lui aussi de la voix. Son jeu martial confère à l’ensemble un style très new-wave. Mais face à Deportivo, la concurrence est rude et peu de spectateurs se sont déplacés. Gentillet et pas très novateur…

Antiflag, juste en face sur la scène deux, est particulièrement attendu. Il s’agit de punk-rock old school à crêtes noires. A noter que le batteur est un vrai bûcheron : à chaque coup, la batterie plie mais ne rompt pas. Les hurlements du bassiste sont presque plus efficaces que ceux du chanteur. Mais ces punks là savent jouer et faire pogoter le public. Le titre obligatoire anti-Bush provoque d’ailleurs un pogo géant et poussiéreux et, à l’image du set entier, redonne la rage et la volonté de se battre contre toutes les injustices.

De retour vers la scène une, Les Ogres de Barback, groupe festif de la soirée, sont les invités d’honneur du festival. Ils sont attendus par une foule compacte. Petites chansons sans prétention pour les humbles, en dehors des règles convenues et sans philosophie particulière, si ce n’est celle de la vie. Lorsque la fanfare est au complet (au mois dix membres), c’est un mélange de jazz, de chanson populaire et de musique manouche et nord-africaine. Le public, conquis, reprend les titres en ch?urs.

Les gros durs de Pennywise, l’air méchant, nous balancent leur punk new school hardcore depuis la scène deux, une petite reprise des Ramones en prime. Ils sont contre tout : l’autorité, Bush, la police, les salopards de tout poil… Society leur donne l’occasion de rappeler que c’est aux jeunes de prendre la relève pour changer le monde et surtout ne pas devenir des victimes.

Ce sont les guitares saturées de Deckard qui répondent aux demandes de rappel du public de Pennywise. Peu de spectateurs se sont initialement arrêtés devant la scène quatre et pourtant, l’énergie du groupe contribue à rameuter un public qui les (re)découvre après la rupture de Baby Chaos. Les riffs bien sentis et les mélodies accrocheuses de leur rock inspiré 90’s passe extrêmement bien. Précisons que ce concert se déroule en même temps que celui de Kyo, dont le show est perturbé par quelques punks allumés descendus vers la scène une pour leur envoyer une bordée d’injures et leur balancer tout ce qui leur passe sous la main.

Debout sur le zinc, scène trois, s’applique à terminer en point d’orgue festif cette journée, tandis que Luke attire un public impressionnant, pour une prestation d’une platitude et d’une banalité affligeantes. Fin des hostilités pour cette rude journée. La nuit sera courte.

Chroniqueur