International de Benicàssim
Le vainqueur du Projet Demo français, WINTER CAMP, joue à 16h30. Un peu trop tôt et trop chaud ! je reste faire un volley dans une eau à 30 degrés. J?arrive à la fin du concert de DEVENDRA BANHART. Dégoûté. C?était la grosse fête parmi les 15.000 personnes de la scène Fiberfib. Tous reprenant en ch?ur les folk songs du texan.
Suivent les KINGS OF CONVENIENCE. Les deux Norvégiens arrivent forcément seuls avec leurs guitares acoustiques. Silence total : les 10 000 spectateurs remplissant la scène Fiberfib sont tout ouïe devant cette simplicité et ces ch?urs magnifiques. C?est sans doute, le moment le plus doux et apaisant de ce festival. Bien qu’étant très minimalistes et lentes, les compositions sont entraînantes ; à chaque légère reprise ou au début d?un refrain, le public applaudit et pousse des cris de joie. Il n?y a pourtant aucun sex-symbol ou groupe de garage new-yorkais à l?horizon. Les Kings ont même l?air surpris par cette ambiance. Erlend prend souvent la parole et explique pourquoi il n?a plus ses culs de bouteilles qui le caractérisaient : il a troqué ses lunettes pour des lentilles, exprès pour être plus à l?aise à Benicàssim. Il ajoute que c?est sa première ici en tant que non-festivalier. Un bassiste acoustique et un violoniste rejoindront à mi-concert Eirik et Erlend pour les morceaux les plus ?péchus?. Concert merveilleux.
2005, c?est l?année des Anglais à Benicàssim : il y en a partout, sur scène ou sous les tentes. On les retrouve donc réunis pour chanter sur le rock un brin new-wave de KAISER CHIEFS, venus de Leeds. Ceux-ci sonnent même glam-rock poussif sur quelques titres comme leur hit I can?t believe. « Nananananaa » est repris par l?assistance et Ricky Wilson (chant) bondit comme un malade jusque dans la foule. Même si on n?adhère pas aux compos, on peut comprendre ce succès spontané outre-manche.
21h : Nous ne nous attardons donc pas car, sur la grande scène, se profilent les RAVEONETTES menés par la magnifique Sharin Foo et son vilain acolyte Sune Rose Wagner. On y retrouve donc ce qui fait la particularité de ces Danois, new-yorkais d?adoption : le rockabilly (comme le morceau shadowsien Red Tan), mélé au garage-rock le plus péchu et crado (Twilight). Il n?y a quasiment jamais de cymbales et seulement 3 accords par chansons. Le son des instruments particulièrement travaillé semble sorti du juke-box de Fonzie. Même si sur scène le groupe reste très statique, c?est un plaisir de voyager au travers de ces ambiances.
Sans transition, juste après les Raveonettes, voilà KEANE. Inutile de vous dire où étaient passés les Anglais. La grande scène est archi-blindée pour accueillir ce trio claviers-chant-batterie tout droit venu du top 50. Erreur de casting ? A en croire les 35 000 personnes agglutinées sur la grande scène : non. Le tube Somewhere only we know est repris en ch?ur par la foule ; mais le chanteur ose annoncer ce titre en demandant au public de brandir briquets et téléphones portables allumés…
Les LEMONHEADS enchaînent. Ils sont pleins de bonne volonté mais les chansons sont monotones et seuls les fans hardcore doivent être satisfaits. D?ailleurs la scène est loin d?être remplie.
Heureusement, !!! sont sur la scène Hellomoto. Ils sont 8, c?est hyper-festif, avec un chanteur en short qui saute partout, et au moins 10 000 personnes qui dansent tout le long du concert.
Encore un coup des programmateurs : il y a beaucoup de groupes ressuscités, comme DINOSAUR Jr, inspirateurs de nombreux groupes rock, noisy, grunge… Le volume sonore du groupe étant légendaire, nous nous attendions à en prendre plein les boules Quiès. Erreur : il vaut mieux s?enfoncer un mouton dans chaque oreille : les solos de guitare de routier de Jay Mascis sont un supplice.