"> Interview de Ben Khan - Indiepoprock

Interview de Ben Khan

Comment as-tu commencé à faire de la musique ?

Il y a très longtemps. J’avais 12 ans environ. Je ne me rappelle pas vraiment. J’ai une mémoire de merde. J’ai commencé à jouer de la guitare. J’ai réalisé assez tôt que c’était ma passion.

 

Tu pensais déjà en faire une carrière ?

Je n’ai pas réalisé vouloir en faire une carrière mais je savais que c’était clairement ce que je voulais faire de mon temps.

 

 

Comment as-tu franchi le cap ?

Ce n’est pas un processus rapide. Ça a commencé parce que je m’améliorais, et en réalisant que c’était le cas, je me suis dit que je pourrais en vivre. Les gens s’attendent à ce qu’il y ait  un moment où l’on crie Eurêka mais ce n’est pas le cas. Ça arrive parce que tu aimes ça. À un certain moment, il se peut que tu puisses en faire quelque chose si les gens s’y intéressent.

La première fois que j’ai mis de la musique en ligne a été le moment où les gens ont réagi. Je me suis dit : « Oh merde ! C’est inattendu mais c’est cool ! »

 

Tu as sorti l’EP « 1992 » il y a un an. Pourquoi avoir choisi ce format ?

Je ne veux pas sauter sur la production d’un album parce que je pense que je vais foutre en l’air mon propre travail. Je ne sortirai pas d’album avec lequel je ne suis pas 100% satisfait. Je ne le ferai pas non plus avec des EPs. Je suis très heureux de ce que j’ai sorti jusqu’à présent. Ça me permet d’avoir un peu moins de pression et un peu plus de liberté pour évoluer.

 

Tu vas continuer à sortir uniquement des EPs ?

Non. Je m’ennuierais. J’ai des projets de sortir de plus grandes choses.

 

Ta musique s’inspire de plusieurs styles : du r’n’b, de l’électro, du funk. Où puises-tu tes influences ?

Ce n’est pas comme si j’avais grandi dans une famille musicale. Pour autant, mes parents ne m’ont pas empêché d’écouter de la musique ou d’en jouer. Et c’était cool.

Musicalement, les albums « Rumours » de Fleetwood Mac et « Bad » de Michael Jackson étaient 2 de mes albums préférés quand j’étais très jeune. Je les écoutais sur le lecteur CD de mes parents. J’ai écouté beaucoup de leurs CD et je suis resté accroché à ces deux-là avant de comprendre le concept même de la musique. Je ne reconnaissais pas les instruments. Je ne comprenais pas ce qui se passait mais j’aimais ça. Ce n’est certainement pas les seules influences. Ce n’est pas non plus comme si je continuais à les écouter. Même si j’écoute encore beaucoup « Bad ». (rires)

J’écoutais B. B. King sur une cassette sur le chemin de l’école quand j’avais environ 12 ans et c’était ma cassette préférée parmi les 4 que j’avais. J’écoutais vraiment celle-la en boucle.

L’album « Nevermind » de Nirvana a été le premier album que j’ai acheté. Ça a vraiment été un évènement marquant. C’était le seul CD que je possédais pendant très longtemps parce que j’étais content de l’écouter encore et encore.

 

Ton choix de musique est très varié.

Oui, vraiment différent. Je n’ai jamais été le genre de personnes qui s’attache à un seul type de musique. Et je continue à écouter constamment des choses différentes. Pendant quelques semaines je peux écouter du hip-hop. Puis pendant quelques semaines je peux écouter de la musique classique. Puis des bruits abstraits étranges. Je suis toujours à la recherche de quelque chose. Parfois je peux passer un mois sans rien écouter.

Ça dépend de…

 

… De ton humeur ?

C’est ça. Ça change tout le temps. Mes influences viennent de plusieurs endroits. C’est difficile d’expliquer d’où exactement.

 

 

Tu restes assez secret sur ta vie. C’est un choix ?

Je n’aime pas les gens qui viennent parler inutilement. Les musiciens ne devraient pas avoir à parler s’ils n’en ont pas envie. Les musiciens devraient juste jouer de la guitare et ça devrait suffire à être intéressant.

Je n’ai jamais vu d’interview de B. B. King. Je n’ai jamais lu un seul de ses mots. Mais ça ne gâche rien pour moi. Ça me permet de croire ce que j’ai envie de croire, de relier ce que je veux relier à sa musique : la guitare, l’atmosphère et la nature brute qui s’en dégage. C’est comme s’il y avait un microphone dans une pièce qui capture le côté brut. C’est tout ce que j’ai envie d’entendre en tant qu’auditeur.

Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de parler de ce que tu fais, mais juste le faire.

 

La musique est ton moyen d’expression.

Oui. Je n’ai jamais été doué avec les mots. Je peux écrire de bonnes paroles parfois. Mais je ne considère pas comme un grand orateur. Ce n’est pas mon truc et je n’ai pas le besoin de l’exprimer.

 

Tu veux explorer d’autres styles ?

Je veux explorer mon propre style. Je veux vraiment trouver ce que je peux faire et travailler avec. J’essaie de maîtriser ce que je fais. Vraiment rien d’autre.

En dehors de ça, je veux créer des choses que les gens n’ont pas entendu. Ou, en tout cas, que je n’ai pas entendu.

 

Tu as déjà réfléchi à des collaborations ?

Non. Je fais tout par moi-même actuellement. Je ne pense pas en avoir fait assez pour essayer de travailler avec quelqu’un d’autre. Je ne veux pas me sentir trop à l’aise et commencer à travailler avec quelqu’un.

Évidemment si quelque chose se passe vraiment naturellement, que je me fais des amis, pourquoi pas.

 

Tu as commencé une tournée. Comment tu te sens ?

C’est génial. C’est vraiment différent de ce que j’ai l’habitude de faire. Ça sort de ma zone de confort. J’ai déjà fait 7 concerts et ça me semble déjà naturel, ce qui est surprenant pour moi parce que je ne pensais pas que ça se passerait comme ça.

 

Tu pensais que ça allait mal se passer ?

Le confort est comme une maladie. Je pourrais rester dans des conditions confortables. Faire du live c’est amener les choses plus loin.

Le live permet de partager avec les gens et c’est génial. Quand je suis en studio, c’est personnel. C’est pour moi et personne d’autre.

J’ai réalisé il y a environ un an qu’une fois que j’allais faire des concerts, j’allais partager mon travail avec les gens et ça ne m’appartiendrait plus. Ça équilibre les choses.

 

À quoi peut-on s’attendre pour la suite ?

Je sors un EP en mai. J’ai déjà sorti 2 chansons récemment (Zenith et 1000) issu de cet EP. Il en reste encore 2.

Après ça, il y aura certainement quelques bonnes surprises.

 

 

L’EP « 1992 » est sorti le 5 mai 2014.

Interview réalisée le 9 avril 2015.

Remerciements : Ben, Melissa.

 

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