Interview de Thomas Howard Memorial
Rencontre avec un passionné qui ne s'arrête jamais, Elouan Jégat.
Elouan Jégat est un travailleur, c’est rien de le dire. Et c’est par ailleurs dans le cadre de mon travail que je me suis retrouvé directement chez lui. Le hasard peut parfois mener à de belles rencontres. Au fil de la discussion, il accepte volontiers une petite interview. Cela tombe bien, puisqu’avec son groupe Thomas Howard Memorial, il vient de sortir son second LP (Bonaventura, le 31 janvier chez Upton Park).
L’occasion donc de parler un peu de lui, et un peu de son dernier bébé.
Bonjour Elouan.
– Si je ne dis pas de bêtise, tes deux groupes actifs sont Skøpitone Siskø et Thomas Howard Memorial. Mais tu es passé par pas mal de formations avant. Faire de la musique a toujours été une évidence pour toi ?
C’en est même difficile pour moi de penser autre que musique, alors j’essaie de le faire bien !
Étant passé par Rennes en 2009 – en étude d’audiovisuel, j’ai rencontré du monde, on a monté Roll It puis Elk Eskape – deux groupes ciblés folk-rock, en parallèle de THM.
Ça a été des superbes années. J’ai ensuite dû partir et laisser tout ça derrière, mais les facteurs « envie+ rencontres+inspirations+opportunités » te disent qu’il faut continuer!!
Avec Skøpitone et THM en ce moment il se passe beaucoup de belles choses.
Sans compter qu’à côté, on a aussi décidé de se mélanger pour monter STADE un trio rock avec Yann de THM et Baptiste de Skøpitone. Après quelques concerts, on devrait sortir quelque chose prochainement !!
– Peux-tu présenter tes groupes rapidement ?
Skøpitone Siskø est un pseudonyme que je m’étais donné au lycée quand je faisais mes premiers morceaux. Presque 10 ans après, avec quelques titres en plus j’ai décidé de reprendre ce projet pour en sortir 2 EP et proposer du live avec mon groupe. J’ai récemment signé chez le label Upton Park (Stuck In the Sound, Matmatah, Svinkels…) qui est aussi l’éditeur de THM. On est actuellement en plein enregistrement de notre 1er album.
Thomas Howard Memorial était d’abord un projet folk de Yann Olliver et Marc Corlett (du Craftmen Club) qu’ils ont monté en 2010 à Guingamp. Le groupe s’est étoffé, je suis personnellement arrivé en 2012.
Le groupe a beaucoup évolué, notamment les membres et la musique. On aime parler d’un collectif !
Dix ans plus tard il y a 3 EPs, 2 albums et un live/DVD !
– Comment partages-tu ton temps entre eux ? Est-ce que tu travailles sur plusieurs choses en même temps ou bien est-ce que tu passes à l’un après avoir complètement fini l’autre ?
Il n’y a pas de planning. Je travaille sur les différents projets en même temps.
Il y a de la place pour tout le monde ! C’est pareil pour nous tous, on essaie bien sûr de ne pas se marcher dessus et d’être les plus efficaces possible dans nos différents groupes.
Partager les inspirations comme elles viennent.
Concentrons-nous maintenant sur le nouvel album de Thomas Howard Memorial.
– Cela s’est bien passé, l’accouchement n’a pas été trop difficile ?
Parfait ! On est très content de sortir enfin l’album Bonaventura, on commençait presque à être impatients, car ça fait plus de 2 ans qu’il est prêt. Jusqu’à présent on a de très bons retours. Ça fait plaisir de savoir que les auditeurs sont en général plutôt surpris du résultat, on a peut-être frappé là où l’on ne nous attendait pas!
– Il y a une partie chantée en français, chose rare. Il y a une raison, ou c’est seulement le fruit du hasard ?
Pour cet album, on s’est dit qu’il ne fallait rien s’interdire ! On a expérimenté au fil des semaines de studio, les idées venaient assez naturellement. Musiques et paroles. Nous étions au studio Kerwax (à Loguivy-Plougras) de Christophe Chavanon, c’est un lieu qui amène une libération et cette envie de créative constante. Yann (chanteur) écrivait souvent sur place. Le lieu appelle à la poésie, à l’envie de chercher plus loin et de sortir des sentiers battus… d’où, j’imagine, une excursion en français !!
Mais ce n’était pas la première fois en français, nous avions sorti un titre qui s’appelle « Le Moment » sur le précédent EP « At The End Of The Yard » (2019).
– Globalement, les compos me semblent plus noires, plus mélancoliques que sur In Lake. C’est une impression ou une évolution volontaire ?
Oui, je crois qu’elles sont plus tranchées. Certainement, car elles nous ressemblent vraiment. C’était la première fois que l’on entrait en studio sans avoir aucune idée/ aucun titre en y allant. Tout s’est joué sur place : de l’impro du début au mix final. On aime les défis et Bonaventura en est un. Nous sommes restés enregistrer 5 semaines à Kerwax, on vivait sur place pour aussi s’imprégner du lieu. Il n’y a pas eu « d’urgence » mais il y avait néanmoins un compte à rebours pour faire un put*** d’album !! Ce cocon a créé l’ambiance du disque, que ce soit dans la musique ou dans la production de Christophe. Il fallait choper l’essentiel et le meilleur du groupe à ce moment-là.
– Le visuel reprend la barbe présente sur le premier EP, c’est une façon de boucler la boucle, c’est fini ensuite ?
La barbe nous suit depuis le début et continuera à faire partie du visuel du groupe par la suite. Notre fond de scène est cette barbe géante (à facette – style disco!) depuis plusieurs années. Elle était présente à notre Live at Guerlédan également. On en est assez fiers, car elle continue à intriguer les gens, certains ne comprennent pas ce que c’est… et nous nous va très bien !
– D’ailleurs cette barbe, c’est celle de qui ? Et le Thomas Howard auquel vous rendez hommage, c’est lequel (j’ai vu qu’il existait bon nombre d’homonymes) ?
Sûrement celle du bandit Jesse James ! Thomas Howard était l’un de ses noms « à la ville », on aimait représenter cette dualité entre le grand bandit que l’on connaît et sa vie de famille inconnue sous un autre patronyme.
Un grand merci à Elouan pour son temps. À noter que Skøpitone Siskø sort le dernier clip de son EP Kaleidoscope le 14 février. Pour l’occasion, c’est le morceau Sad Day qui va avoir droit à son adaptation vidéo. Il se dit que IndiePopRock vous réserve une surprise pour l’occasion…
- Date de l'interview 1 410 vues 2020-02-03
- Tags Elouan JégatSkøpitone SiskøThomas Howard Memorial
- Partagez cet article