"> Interview de Hawksley Workman - Indiepoprock

Interview de Hawksley Workman

Interview diffusée sur la webradio www.rocknzone.net en juin 2002.

A l’occasion de la sortie de son mini album de Noël  » almost a full moon « , on retrouve Hawksley Workman, le canadien déjanté et dandy. Toujours très disponible, un peu mythomane parfois, Hawksley se livre et nous parle d’amour, de dieu, de la France et de musique évidemment…

PJ-Pookie: la première fois que je t’ai vu sur scène tu étais avec Mr Lonely (ton pianiste), parfois tu es tout seul et parfois tu joues avec les Wolves, pourquoi est-ce que tu alternes ?

Hawksley Workman : En fait je fais ça parce que ça coûte cher d’avoir beaucoup de gens avec soi en europe. Je suis impatient à chaque fois de partager quelque chose de nouveau. Tu sais j’ai fait pas mal de concerts dans toute la France l’an dernier et c’est important je pense de faire quelque chose qui soit différent de ce que j’ai déjà fait auparavant.

PJ : Tu as reçu deux Juno awards (au mois de mai 2002, équivalent des victoires de la musique au Canada), félicitations, quelles sont tes impressions ?

HW : C’est cool, en fait je n’y pense pas vraiment. Ce n’est pas très important pour moi.

PJ : C’est important pour toi de recevoir la reconnaissance de l’industrie musicale ?

HW : Je pense que dans mon propre pays c’est plutôt sympa…mais…comment s’appellent les récompenses musicales en France ?

PJ : Les victoires de la musique

HW : Tu vois en dehors de la France les gens ne sont pas au courant de ça…et bien c’est la même chose au Canada. Je veux dire que en dehors du Canada les gens ne connaissent pas ce genre de récompenses. Mais ça fait plaisir d’être reconnu pour ce que l’on fait, et tout particulièrement pas les gens de la profession. Cela ne fait pas très longtemps que je suis accepté complètement par les gens de la profession. Donc ça fait plaisir quand même, c’est cool…

PJ : Le mois dernier tu a participé à une émission de télé qui s’appelle  » In A Jam « . Le principe c’est de réunir des gens d’horizons musicaux différents et de leur faire enregistrer un disque ensemble. Tu étais avec un rockeur alternatif, un jazz man et une chanteuse de RnB…

HW : Comment tu sais ça ??

PJ : j’ai vu ça sur internet sur le site d’un journal canadien.. Comment ça s’est passé, est ce que c’était une expérience intéressante ?

HW : Oui, c’était très cool. En fait c’est moi qui ai eu l’idée de cette émission. C’était une émission pilote et ça c’est très bien passé. C’était très cool et je pense que la chanson est déjà disponible sur le net.C’était incroyable, tu sais maintenant l’industrie musicale c’est plus comme c’était pendant les années 60 par exemple. A cette époque là, la communauté musicale était petite et les gens étaient liés. Maintenant il y a tellement de gens qui font de la musique qu’il est difficile de rester en contact avec tout le monde. Donc ce fut une expérience intéressante par rapport à ce lien de communauté.

PJ : tu as sorti deux albums et un EP en moins d’un an, tu es un artiste très prolifique, quel est ton secret ?

HW : Ahahaha ! ma drogue préférée c’est le café.Je me lève le matin et je me sens frais, dispos, et puis après avec le café je me sens tout excité…

PJ : Ton premier album,  » for him and the girls « , parlait d’amour, ton deuxième album (the delicious wolves) parle d’amour, de sexe et de bestialité, de quoi vont parler tes nouvelles chansons ? Pour parler autant d’amour tu dois être amoureux ?

HW : (rires) Ben tu vois mon premier album s’appelle pour  » lui et les filles « , et en fait ça veut dire  » pour dieu et les femmes « . Pour moi les femmes et dieu représentent l’amour. Donc, je peux pas m’empêcher d’écrire à propos de ça, même si depuis quelque temps je me sens un peu plus triste…En ce moment toute la planète a l’air d’être devenue complètement folle. Même en France. Il y a une vraie tension. Je peux la sentir. J’ai suivi ce qui s’est passé aux élections et je pense que j’ai un peu plus les pieds sur terre maintenant et de ce fait je pense que je ressens plus de tristesse et de frustration par rapport aux gens, de la colère aussi…il y aura peut être un peu plus de tout ça dans le nouvel album.. En même temps je pense qu’il y a beaucoup trop de musique qui vient des Etats Unis et qui exprime de la colère. Je pense que c’est regrettable parce que c’est de la colère stupide, c’est une colère sans passion, ni réflexion…

PJ : donc tu n’aime pas les trucs du genre Limp Bizkit qui sont plutôt haineux ?

HW : non, pas vraiment…j’aime bien Rage Against the Machine, ça c’était différent…

PJ : Quand tu enregistre un disque tu fais tout, tout seul, dans ton studio. Tu composes, tu écris, tu joues de tous les instruments, tu produis même…tu n’a jamais ressenti le besoin de déléguer une de ses taches à quelqu’un d’autre ? tu n’as jamais besoin de repos ?

HW : Du repos ???

PJ : non, tu ne te reposes jamais…

HW: non, en fait je n’y pense pas. C’est surtout parce que je suis un peu égoïste. C’est tellement amusant de jouer de tous ces instruments… ce n’est pas que je sois fasciste mais c’est juste que je prends un réel plaisir à faire toutes ces choses. En plus ça me permet de faire les choses plus rapidement. L’enregistrement pour moi c’est un plaisir. C’est bien quand on peut faire les choses rapidement. Tu sais je n’aime pas rester des jours entiers assis dans un studio a me demander qu’est-ce qu’il faut faire… comment on va procéder.

PJ : J’ai entendu dire que Johnny Hallyday et Jane Birkin t’ont demandé de leur écrire des chansons, comment ça se fait, et est-ce que les chansons sont déjà prêtes ?

HW : Hum, qu’est-ce que je suis censé répondre ? Comment tu sais ça ?

PJ : pourquoi c’est un secret ?

HW : oui et non, c’est un peu un secret en fait, mais comment est-ce que tu as appris ça ?

PJ : je l’ai lu dans la presse je crois…

HW : whaou, ben en fait c’est un petit peu vrai. Oui, en fait je ne sais pas trop ce qui se passe. Les chansons sont entrain d’être enregistrées mais je ne sais pas si elles seront sur un album…

PJ : et tu as fait seulement la musique ou aussi les paroles ?

HW : Non, non, juste la musique. Jane, elle, écrit ses propres paroles. Et en ce qui concerne la chanson pour Johnny le parolier c’est quelqu’un que je n’ai jamais rencontré. C’est un écrivain, un romancier français, mais je ne sais pas qui, …c’est regrettable.

PJ : pourquoi cette collaboration ? En France ils sont considérés comme des artistes de variété et toi tu fais plutôt du rock…

HW : Et bien les collaborations c’est une chose qui m’intéresse beaucoup. Faire des choses qui sortent de mon registre. Comme ce qu’on a fait pour l’émission de télé par exemple. J’aime cette idée que la musique est une communauté. Pas seulement entre les musiciens mais aussi avec le public. C’est ça qui est extraordinaire avec la musique. Cela crée une communauté entre les gens. Je suis peut-être considéré comme un artiste culte ou bizarre mais j’adore travailler avec des gens de tous horizons.

PJ : alors tu aurais rêvé de participer à la factory d’Andy Warhol?

HW : Oui, je suis un grand fan d’Andy Warhol.

PJ : Almost a full moon, ton dernier EP a été enregistré en deux jours à Paris, en 2001, mais il ne sera pas disponible avant novembre 2002 en France ? comment ça se fait ?

HW : c’est une bonne question (rires)…Il est sorti au Canada à Noël dernier mais je l’ai enregistré trop tardivement pour le sortir de façon convenable …c’était différent au Canada parce que là-bas je suis peut-être plus connu pour pouvoir sortir un album rapidement…

PJ : et pourquoi avoir fait un album de Noël ?

HW : c’est marrant parce que je sais qu’ici, en France, Noël n’est pas une fête aussi élaborée qu’aux états unis. En Amérique c’est beaucoup plus commercial.

PJ : oui, c’est quasiment une institution.

HW : oui c’est ça, et pour moi Noël c’est…Enfin tu vois je ne voulais pas avoir honte d’être chrétien parce que les chrétiens foirent tout dans le monde entier. On lâche des bombes sur l’Afghanistan au nom de la chrétienté, on tue des gens et ça m’ennuyait d’être chrétien. Je pense qu’en fait je voulais faire un disque de Noël très honnête qui célèbrerait les bonnes choses que représente Noël comme la famille, l’esprit de communauté, les chants, les repas…les choses toutes simples en fait. Voilà ce dont parle le disque.

PJ : donc tu crois en Dieu

HW : oui

PJ : mais pas d’un point de vue strictement chrétien, tu es plutôt éloigné de la religion mais tu crois en dieu…c’est un peu comme une religion personnelle, non ?

HW : oui, mais j’ai été élevé dans une famille chrétienne et donc je m’intéresse beaucoup à la religion entant qu’histoire. Je crois que si les jeunes ne font pas confiance à l’Eglise c’est pour une bonne raison, parce que l’Eglise n’a pas évolué en même temps qu’eux. Mais ce que j’aime dans l’Eglise et dans la chrétienté c’est l’héritage et l’histoire, les histoires…La Bible est une livre fantastique.

PJ : parlons un peu de musique à proprement parler, les critiques ont tendance à te comparer à David Bowie, Jeff Buckley, Queen, Beck…Mais quelles sont tes véritables influences, qui sont les artistes que tu écoutais quand tu étais adolescent ?

HW : C’est marrant car les influences que le journalistes m’attribuent ne sont jamais mes vraies influences. Je pense que ma première grande influence fut Michael Jackson… Oui quand j’étais jeune, et puis après il y a eu Led Zeppelin. Et puis ensuite c’est très varié. C’est difficile à dire…maintenant j’essaie d’écouter de moins en moins de musique parce que je trouve qu’il y a trop de sons, trop d’images, trop de tout tu vois…il n’y a pas assez de silence, ni de vide. Ça me fait du bien parfois de ne pas écouter de musique.

PJ : tu crois que c’est ça qui fait que ta musique est si unique ?

HW : Au moins ça la rend plus spéciale à mes yeux quand je la crée…

PJ : et d’avoir des influences aussi diverses que Michael Jackson et Led Zeppelin ça permet à ta musique d’être différente ? Quand on entend ta musique à la radio elle à l’air différente des autres choses qu’on entend d’habitude, tu ne trouves pas ?

HW : Je pense que c’est une bonne chose pour la musique mais pas toujours pour le business, tu vois dans une webradio vous êtes certainement plus libres, mais sur les radios commerciales c’est très difficile d’être différent et d’être diffusé.

PJ : et quels sont les artistes de la nouvelle génération que tu écoutes, bien que tu n’écoutes pas beaucoup de musique ?

HW : J’ai des artistes préférés mais maintenant la plupart des musiciens que je préfère sont aussi mes amis. Des gens dont tu n’as peut-être jamais entendu parler. Mais il y a aussi des groupes français que j’aime beaucoup, comme Aston Villa, Noir désir..Tout ça c’est des gens qui sont devenus un peu des amis à force de faire des tournées avec eux au Canada et en France. Et en France j’aime aussi beaucoup Manu Chao, c’est le genre de choses auxquelles je peut m’identifier quand je les entend à la radio. Dans la musique anglophone par contre (il cherche)

PJ : tu aimes les groupes du genre Radiohead ?

HW : Ouais c’est pas mal, mais il y a des choses au Canada qui sont je crois encore plus excitantes que Radiohead…il y a les Wooden Stars, John Southworth et Spooky Ruben…j’essaie d’en trouver d’autres…ce sont les premiers qui me viennent à l’esprit. Ce sont des groupes très excitants, tu devrais t’en souvenir.

PJ: ok et que penses tu de tout ce tintouin à propos des Strokes, des Hives, qui font tous un peu la même musique ?

HW : Est-ce que j’ai le droit de dire ce que je pense ?

PJ : oui tu peux, on est sur une webradio/webzine …

HW : Je ne connais pas trop la musique de Strokes mais je pense que c’est un peu stupide… mais il y a beaucoup de ce genre de musique en ce moment. La bon coté de la chose c’est que ça rend le rock n roll cool a nouveau et j’aurais aimé que ça ne devienne pas si populaire si rapidement parce que ça va rendre le rock n roll ennuyeux très rapidement.
Il y a tellement de musique électronique et moi qui joue de tout les instruments j’ai envie de faire et entendre de la vraie musique. Donc les Strokes c’est pas mal dans ce sens. les White Stripes aussi. Mais après il y a les Vines, les Hives…Black Rebel Motorcycle Club et tout ce genre de choses. Je ne les ai pas entendus, peut-être que c’est bien après tout, mais pour moi ça semble très ennuyeux tout de même.

PJ : oui ils font tous un peu la même chanson, c’est comme s’il copiaient le Velvet Underground ou Les Stooges, mais à cette époque c’était différent, c’était nouveau alors que maintenant c’est comme s’ils ré-écrivaient l’histoire.

HW : Oui, moi je ne trouve pas ça très intéressant et peut-être que c’est moi en fait qui suis stupide et ennuyeux…

PJ : Qu’est-ce qui t’inspire, pas seulement dans la musique mais dans la vie en général.

HW : C’est surtout les êtres humains… les humains sont bêtes.
… nous sommes très bêtes…on construit des avions, et des immeubles mais on merde toujours avec l’amour, le bonheur et la paix. Je pense que les êtres humains sont des êtres étranges et je ne pense pas que nous ayons notre place sur cette terre. Je trouve ça marrant et intéressant d’écrire des chansons sur les rapports entre la nature et les hommes.
Quand j’écris sur l’amour je le fais toujours avec une pointe d’ironie et de sarcasme. Mais c’est un sarcasme tendre, pas haineux, parce que je pense que l’émotion humaine est très bizarre quand on pense qu’au fond on est que des animaux. Je trouve ça vraiment curieux.

PJ : c’est pour ça que dans tes chansons il y a toujours ce parallèle entre être un animal et avoir de pensées, être un animal qui réfléchit, qui a un esprit ?

HW : Oui c’est ça, un animal qui a une morale…être un animal c’est…Moi je veux faire l’amour, j’ai envie de manger n’importe quoi, de baiser n’importe qui, mais la morale c’est comme une maladie, tu vois, ça va à l’encontre de ce que tu ressens en toi… Et c’est ça, je crois, que j’aime à propos de l’Eglise et de la chrétienté. Je pense que le Christ était très bestial mais la façon dont l’Eglise décrit le Christ est très conservatrice, c’est très intéressant…ça ça m’inspire plus que tout autre chose, je pense.
J’aime la beauté aussi. Je pense que les choses qui sont belles sont généralement naturelles et que les choses qui sont naturelles sont généralement sacrées…whou, je suis sur que vous vous marrez, whououou…(rires)

PJ : Tu parlais de la nature et toi tu es un artiste, c’est un peu contradictoire car toi tu crée des œuvres d’art…et est-ce que tu t’intéresse aux différentes formes d’arts comme la peinture, est ce que ça t’inspire quand tu vois une peinture ?

HW : oui, ça m’inspire un peu. Je ne suis pas très cultivé donc je ne sais pas trop. Ma mère est peintre mais je suis généralement plus intéressé par les choses que les hommes ne font pas.

PJ : Tu as été élevé dans une famille d’artistes, comme tu l’as dit ta mère Beverley Hawksley est peintre, pourquoi avoir choisi la musique, ta mère aurait pu t’apprendre la peinture ?

HW : je suis un épouvantable dessinateur, vraiment, et puis mon père était batteur donc il ma appris la musique très tôt et donc c’est plus naturel pour moi de jouer de la musique. C’est tellement naturel, c’est comme un langage tu vois. Je vois un instrument et c’est comme si j’arrivais à communiquer avec lui parce que je comprends son langage. Je ne comprends pas la peinture de cette même façon.

PJ : c’est ta mère qui a fait les illustrations de ton livre  » hawksley burns for Isadora « , peut tu nous parler de ce livre, il n’est pas encore disponible en France, pas en français en tout cas.

HW ah bon ? il sera bientôt disponible, il sera traduit en français. Ce livre j’ai l’impression de l’avoir écrit il y a très longtemps, je l’ai écrit parce que je me sentais triste parce que je pense que nous sommes entrain de nous détruire. Et donc je l’ai écrit pour une sirène pour qu’elle m’apprenne à vivre sous l’eau et à m’échapper…

PJ : tu as l’air un peu déçu par le monde ?

HW : Je suis un peu déçu par les humains surtout. J’ai une relation amour/haine avec le genre humain et avec moi même. Je ne suis pas du genre à regarder autour de moi et à montrer les gens du doigt, quand je pense aux humains je pense d’abord à ma déception par rapport à moi-même. Je regrette de ne pas être plus intelligent et pas assez prêt à changer.

PJ: A en juger par ta musique tu a l’air pourtant très intelligent ?

HW : Je ne sais pas trop, je suis intelligent quand il s’agit de choses stupides, mais j’aimerais être intelligent pour des choses sérieuses…

PJ : et tu as été consterné par ce qui s’est passé aux USA en septembre 2001 ?… parce que dans ton album  » almost a full moon  » il y a une chanson ou tu dis  » ne prends pas l’avion après ce qui c’est passé ce jour là « …était-ce une référence à ça ?

HW : oui, car j’ai écrit cette chanson un mois après mais je pense qu’il y a beaucoup de choses qui me consternent et ce genre de destruction est néfaste bien-sûr. Mais je pense que l’Amérique a aussi fait beaucoup de choses épouvantables dans différents endroits du monde donc pour moi c’est difficile de dire qui est pire que l’autre.

PJ : à cause de ce qu’ils ont fait en Afghanistan ?

HW :oui et en Amérique du sud, ou en Afrique, ou en Irak…partout…

PJ : Ok, bon je vais passer à quelque chose de plus léger

HW : hum

PJ : Quand tu es sur scène tu es très théâtral, très extravagant, tu n’as jamais pensé à devenir acteur ?

HW : Et bien j’ai pas mal fait l’acteur au Canada, j’ai joué dans des comédies musicales…

PJ : ah bon ?

HW :oui, quand j’étais plus jeune, ça fait peut-être 7 ou 10 ans que je n’ai pas joué mais quand j’étais plus jeune je jouais la comédie tout le temps, j’adore ça !

PJ : et tu aimerais écrire et composer ta propre comédie musicale ?

HW : Oui, (rires) je ne sais pas trop quand. Je me sens très fatigué à cause des tournées et je trouve que c’est difficile de composer de la musique qu’en on est en tournée parce que quand on voyage on amasse tout un tas de choses. C’est comme mettre plein de choses dans ses poches. Je met des tas de trucs dans mes poches, jusqu’à ce que je rentre chez moi et que je que je prenne le temps de sortir toutes ces choses. Je trouve ça difficile d’écrire en tournée. Donc je ne sais pas quand je pourrais faire cette comédie musicale. Bientôt j’espère.

PJ : et ton troisième album (je ne parle pas d’un Ep comme  » almost a full moon  » mais d’un LP) il sera bientôt prêt ?

HW : je vais faire ça cet été et je suis très, très, très excité…

PJ : tu as dit que ça parlerais de choses différentes de tes deux premiers albums…

HW : j’ai déjà le titre, je te le dirais bien…non je ne peux pas te le dire, mais je suis très excité à l’idée de l’enregistrer. J’ai déménagé mon studio, dans un meilleur endroit, à la campagne au Canada et je suis tout fou à l’idée de commencer.

PJ :mais tu ne peux pas nous en parler…

HW : non, parce que parfois je suis très superstitieux, je n’aime pas en parler à l’avance…

PJ : tu penses que ça peux tout gâcher ?

HW : non, je pense juste que c’est comme donner naissance à un enfant et on ne peut pas faire naître le même enfant deux fois, donc j’essaie toujours de me concentrer sur une seule chose à la fois…mais je suis très excité…

PJ : J’ai entendu dire que tu habites à Paris, c’est vrai ?

HW : oui, je vis en France depuis septembre 2001.

PJ : et pourquoi avoir choisi Paris ?

HW : j’adore la France

PJ : c’est quoi, c’est l’histoire du pays qui t’intéresses ?

HW : J’aime les français tout simplement. J’aime la culture française c’est tout. J’aime comment les français apprécient la musique . Par contre je n’aime pas ma façon de parler français, ce n’est pas terrible même si j’apprend. J’ai été tellement occupé avec mes tournées que je suis un peu paresseux quand il s’agit de parler français. Je suis un peu meilleur que je ne veux l’avouer, je suis bon sur le vocabulaire des restaurants, de hôtels, des taxis, mais je ne suis pas assez bon pour faire une interview en français et je ne suis pas assez bon non plus pour parler d’amour. Mais ce que j’aime c’est qu’en France les gens sont prêts à accepter de nouvelles musiques, en Amérique c’est très différent il suffit de regarder les charts là bas pour comprendre…

PJ : les américains pensent plus au profit qu’il peuvent se faire sur le dos des artistes ?

HW : tout le monde pense au profit, c’est juste qu’on dirait que dans la culture française il y a plus de place pour l’art, plus qu’il n’y en a dans la culture américaine. Et en Angleterre…tu vois j’aurais pu aller vivre en Angleterre mais je préfère la France tout simplement.

PJ : tu as dit que tu retournerais au Canada pour enregistrer ton nouvel album, donc est-ce que tu reviendras en France ?

HW : je n’arrête pas d’aller et venir, j’ai même changé d’appartement. Avant je vivais à Bastille, et maintenant j’habite près de place d’Italie mais je vais re-déménager à Bastille, dans une semaine…

PJ : et quand tu parleras mieux français, est-ce que tu écriras une chanson en français ?

HW : oui, j’aimerais beaucoup mais c’est dur car j’adore l’anglais.

PJ : oui c’est une langue très musicale.

HW : oui, en fait c’est musical pour le rock n roll. Le rock est né en Anglais, le hip hop et le rap sont nés en Anglais, mais l’opéra est né en allemand, en italien ou en français. Tu vois l’opéra en Anglais par exemple c’est affreux. C’est drôle car l’Anglais fonctionne bien avec le rock n roll, mais pas avec d’autres choses…
J’aimerais écrire en français, mais ce que j’aime quand j’écris en anglais c’est utiliser l’argot, le langage familier et ça prend du temps de connaître toutes les subtilités du français. Parce que je sais que le français est une langue bien plus poétique que l’anglais…
J’aimerais bien apprendre l’hindou aussi…
Je pense que c’est encore plus poétique, il y a des rimes naturelles. C’est une très belle langue. Les langues sont fantastiques mais je pense que parfois il n’est pas nécessaire de comprendre une langue, je trouve ça plus amusant d’écouter la langue comme si c’était de la musique, sans en comprendre les mots. Là encore c’est comme un animal. Le son de la langue parfois signifie plus que ce que les mots veulent dire en vérité.

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