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Interview de Las Aves

Interview de Las Aves

Avec notre musique, on essaie de faire quelque chose de recherché mais qui touche un maximum de gens.

Pour commencer, qui êtes vous ?

Géraldine : On s’appelle Las Aves, on a sorti un album fin mai dernier, il s’appelle « Die In Shanghai ».

Jules : Et on est en tournée en ce moment depuis septembre partout en France et dans un petit bout du monde !

Comment composez-vous ?

Géraldine : En général on compose chacun de notre coté et ensuite on se fait écouter nos idées. Et quand il y a quelque chose qui nous plait, on repasse dessus, on réarrange tous les trois. Pour l’album, on a travaillé avec Dan Levy (de The Do ndlr) pour terminer tout ça.

Comment s’est faite votre évolution entre ce que vous faisiez avec The Dodoz et Las Aves ?

Géraldine : Ça a été un petit peu la force des choses parce que c’était à un moment où on a arrêté de tourner avec notre ancien groupe et on a eu l’opportunité de pouvoir aller dans un petit home studio à Toulouse, et donc on s’est remis à composer mais on était pas du tout dans les mêmes conditions qu’auparavant, c’était plus petit. Et on avait envie aussi de « désapprendre », de sortir de nos réflexes et d’utiliser des instruments qu’on avait pas l’habitude d’utiliser, d’apprendre à nous enregistrer tout seuls et du coup c’est tout ça qui a changé au fur et à mesure notre façon de composer, et nos morceaux.

D’où vous viens l’inspiration asiatique ?

Jules : On a des influences de plein d’autres endroits, l’Asie c’était pas un truc conscient, ni déterminé. C’est vraiment parti d’une texture qu’on avait trouvée sans faire exprès, qui nous faisait penser à des textures chinoises, et donc de fil en aiguille on a commencé à intégrer cette image de Shanghai dans le morceau qui nous a évoqué un truc qui allait avec notre univers aussi. Et en plus « Die in Shanghai » c’est une phrase qu’on aimait bien, donc on a fait la pochette en fonction, ce qui fait que tout tourne un peu autour de ça, mais en fait c’est un hasard.

Géraldine : Après, c’est plus le thème du voyage et du voyage imaginaire qui a inspiré l’album.

Oui, justement, j’avais remarqué cette volonté de ne pas fixer précisément les choses, et pourtant Shanghai est clairement cité.

Jules : Pour nous c’est comme un titre de film. Ça s’appelle « Die in Shanghai » mais tout ne se passe pas à Shanghai. Et on aimait l’image de Shanghai puisque c’est un mélange entre trucs futuristes et trucs plus traditionnels et nous, c’est exactement ce qu’on essaye de faire avec notre musique : avoir à la fois des instruments très modernes, utiliser beaucoup les boucles électroniques mais aussi plein de choses inspirées des 70’s.

Comment s’est fait votre virage vers une musique plus électronique ?

Géraldine : Ça été un mélange entre contrainte et envie. Au début on continuait à tout jouer à la guitare et puis, au fur et à mesure on triturait de plus en plus le son des guitares pour les faire sonner comme des synthés et, à un moment, on s’est dit qu’on allait prendre un synthé. Et Dan nous a vachement aidés à prendre ce virage.

Comment en êtes-vous venus à travailler avec lui ?

Géraldine : Ça faisait un moment qu’on aimait son travail au sein de The Do, et nous, on commençait à avancer sur ce projet et on était arrivés à un point où on avait envie d’un regard extérieur, donc on a envoyé les morceaux à Dan par Facebook, on s’était déjà croisés auparavant une ou deux fois mais on ne se connaissait pas vraiment. Il a écouté et il a tout de suite ressenti nos morceaux et, ensuite, ça s’est fait naturellement.

Vous avez dit dans une interview que vous aimiez bien des trucs bizarres, en ciné ou en musique, par exemple. Vous pensiez à quoi plus précisément, en ciné par exemple ?

Jules : Je pensais à des trucs comme Cronenberg.

Géraldine : En général, ce qu’on aime bien, c’est quand l’oeuvre allie quelque chose d’hyper populaire et de très spécial, bizarre ou recherché, et c’est ce qu’on essaye de faire avec notre musique en faisant quelque chose de recherché mais qui touche un maximum de gens.

Vous êtes tout le temps en blanc, c’est quoi l’idée ?

Géraldine : C’était une façon de se rallier sous une même couleur, une même bannière. On voulait aussi effacer la différence fille/garçon entre nous et avoir ce petit coté « gang du futur » qu’on aimait bien.

Fleur Pellerin a partagé un de vos morceaux. 

Géraldine : Oui, c’était drôle, on était en tournée, en train de scroller su Twitter et on a vu ça. On a mis un peu de temps à vérifier que c’était bien elle qui avait partagé.

Et justement, elle était ministre de la culture, vous sentez un réel soutien pour la culture en France ?

Géraldine : Je pense qu’il y a un vrai soutien de la culture en France, il y a beaucoup de très belles salles. Il y a aussi le fait qu’on puisse être intermittent qui est une immense chance par rapport à d’autres pays.

Jules : En Europe, on est un des pays où il y a le plus d’aide pour les artistes.

Géraldine : Donc oui on sent un bon soutien mais, après, évidemment, on roule pas sur l’or, mais c’est pas le but de la culture de toute façon.

Jules : Après, si on regarde la culture mise en avant en France, il y a beaucoup de choses qui ne nous plaisent pas. Quand on regarde les Victoires de la musique, c’est jamais très représentatif de la scène musicale française. Mais bon, la scène alternative devient tellement importante que je pense que c’est pas un problème.

On va faire une petite playlist de ce que vous écoutez. Est-ce qu’il y a un morceau que vous écoutez tous ensemble à fond dans le tour-bus ?

Jules : C’est rare qu’on écoute tous de la musique en même temps, en général y’en a deux devant qui écoutent et les autres sont dans leurs musiques à eux.

Geraldine : Vincent joue à Dragon Ball Z.

Jules : Après y’a Buvette en ce moment qu’on écoute pas mal, ou les Lemon Twigs, mais à part ça on écoute pas grand chose.

Est-ce qu’il y a un morceau que vous écoutez mais dont vous avez un peu honte ?

Geraldine : Il y a un remix de Rihanna qu’on écoute à fond ! (rires) En vrai j’ai pas honte d’écouter Rihanna mais ce remix est un peu chaud… C’est un truc introuvable, le mec s’appelle « Shintaro », mais y’a juste un moment hyper drôle.

Un morceau que vous écoutez depuis super longtemps mais qui vous plait toujours autant ?

Vincent : Je pense que tous les morceaux qu’on a aimé étant gamins, on les aime toujours.

Jules : Je suis pas d’accord, moi y a des morceaux que j’écouterais maintenant. Bloc Party, par exemple…

Geraldine : Moi je pense que Portishead, je pourrai toujours écouter…

Jules : Oui, c’est le genre de truc dont on ne peut pas se lasser…

Et pour finir, c’est quoi la suite pour vous ?

Geraldine : On continue à tourner, on joue à la Cigale le 23 mai, qui sera un peu le point d’orgue de notre tournée. Et voilà !

Chroniqueur
  • Date de l'interview 2 245 vues 2017-01-26
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