"> Interview de Les Femmes s'en Mêlent [Festival] - Indiepoprock

Interview de Les Femmes s'en Mêlent [Festival]

Du 15 au 30 avril, dans toute la France, le festival Les Femmes s’en Mêlent (LFSM) dévoilera ses charmes, une fois de plus nombreux. La 12ème édition du festival qui fait la part belle aux femmes réunit comme tous les ans un plateau de toute beauté : Au Revoir Simone, Battant, St Vincent, Cranes, Nina Kinert, Clare and The Reasons, Telepathe, Micachu, Fryda Hyvönen…Alors que les festivités démarrent ce soir au centre culturel suédois de Paris avec le concert de Nina Kinert, on a posé quelques questions à Stéphane Amiel, fondateur et programmateur de ce magnifique festival.

Le festival est né il y à de cela 12 ans. Comment t’es venu l’idée à l’époque de faire un festival exclusivement féminin ?

Je n’étais pas tout seul dans l’aventure au début. L’idée a germé dans la tête de Jean-Luc Balma qui avait l’association Bandido que j’ai rejoint une année avant le premier festival. On a pris le prétexte du 08 mars avec la journée internationale de la femme pour créer un événement musical qui s’appelait « Les femmes s’en mêlent ». On s’est vite rendu compte que c’était une mauvaise idée. On a gardé le festival mais on s’est écarté du 08 mars.

Le nom du festival est d’emblée apparu comme une évidence ?

Je trouve que c’est la bonne idée du festival au départ, le nom. Il y a un double sens dans cet intitulé. L’idée d’un mélange et d’une réunion avec la confusion phonétique entre « s’en mêlent » et « s’emmêlent ». A la fois le fait de ne pas avoir été invité dans ce business et de se mélanger pour créer un festival. On a toujours le même sentiment. Rien ni personne ne me pousse à faire ce festival année après année. Des fois j’ai l’impression que l’on se mêle de quelque chose qui ne nous regarde pas…

Est ce que cela a été difficile de convaincre des partenaires ou l’idée a d’emblée séduit du monde ?

Je pense que les médias ont bien accroché dès le départ. Pour les partenaires financiers c’est autre chose. Ce n’est jamais gagné d’avance. On a eu beaucoup de mal à trouver de l’argent et nous avons investi de l’argent personnel dans le festival.

Est ce que tu as senti une évolution, depuis l’instauration du festival, dans la place accordée aux femmes dans le milieu indé ?

Evidemment, l’époque et le contexte musical ne sont plus les mêmes douze ans après. Sur les trois premières éditions il était très difficile de monter deux ou trois soirées cohérentes. Le nombre d’artistes féminines était plus réduit. Aujourd’hui la scène musicale féminine a explosé et le festival pourrait durer un mois si on le voulait. Les artistes féminines sont plus que présentes sur la scène indé. Tant mieux. A nous de ne retenir que les plus talentueuses et celles qui ont moins les honneurs des gros médias.

D’abord exclusivement parisien, le festival s’est ensuite étendu à la province puis à l’international. J’imagine que ce genre de festival itinérant demande un gros travail de logistique, de coordination… ?

Oui c’est la partie la plus délicate et celle qui m’angoisse le plus. Tous les ans je dois m’y atteler. J’en ai des sueurs froides. C’est comme un immense rubik’s cube. Mais c’est le seul moyen de pérenniser le festival. Sans la province et la multitude de dates le festival n’existerait plus. 

Cat Power, Kim Gordon, Emilie Simon, Feist, Electrelane, Metric, M.I.A, CSS, Emily Jane White…le festival a reçu la crème des artistes féminines actuelles. Y en a t’il une ou quelques unes dont tu sois le plus fier ?

Les fiertés sont souvent les artistes les moins connues. Je ne suis pas à la recherche de têtes d’affiches mais d’artistes qui ont du sens. Voilà pêle-mêle les grands moments du festival : Shannon Wright, Electrelane, Le Tigre… Je suis très fier de la reformation de The Slits par exemple ou de la venue de Anne Clark. 

Qui n’a pas encore participé à LFSM à ton grand regret ?

Des regrets cela fait partie du jeu quand on programme un festival. Je suis toujours à la recherche de Stina Nordenstam par exemple. Sol Seppy aussi que je programme tous les ans et qui ne vient jamais.

Cette année la 12ème édition promet comme d’habitude de belles découvertes. Quelles sont les artistes que tu nous recommandes plus particulièrement ?

Moi je suis totalement fan de Frida Hyvönen. Donc très heureux de la proposer dans le cadre du festival. Micachu, un des groupes les plus intéressants du moment, le duo Télépathe, l’Argentine Juana Molina, le duo Wildbirds and Peacedrums… Comme nous ne surfons pas sur des modes je valide à 500 % la programmation du festival. 

Merci à Stéphane et Rachel.

Chroniqueur