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Interview de Nada Surf

Interview de Nada Surf

Je fais des tournées en solo de temps en temps, pas souvent mais je le ferai plus quand je sortirai un disque un de ces jours.

En tournée ‘anniversaire’ pour fêter les 15 ans de « Let Go », Nada Surf était de nouveau de passage à Strasbourg ce 8 février 2018. Entre le dîner et l’ouverture des portes, nous avons pu brièvement nous entretenir avec Matthew pour évoquer avec nostalgie cet album qui a marqué un tournant dans leur carrière.

La dernière fois que je vous ai vus c’était il y a deux ans lors de la sortie de l’album  »You know who you are », cette fois-ci vous revenez pour fêter les 15 ans de  »Let go ». Comment se passe la tournée ?

Matthew : Très très bien. Les gens sont fabuleux, les publics sont très chaleureux et généreux. C’est un long concert mais on fait une pause au milieu et je crois que ça marche.

Donc pendant la première partie, vous jouez les titres de  »Let go » dans l’ordre, puis après une pause vous revenez pour une deuxième partie où vous reprenez des titres des autres albums…

Oui, c’est ça, c’est un peu un best of mais avec des surprises. Je pensais que comme tout le monde allait savoir exactement ce qui se passait dans la première partie, on devait mettre des choses inattendues dans la seconde.

Des nouveaux titres ?

Pas de nouveaux titres, non mais juste des choses qu’on ne joue pas normalement.

Comment est venue l’idée de cette tournée anniversaire ?

C’est notre manager qui l’a proposé mais on trouvait que c’était une bonne idée pour plusieurs raisons. La première c’est que c’est peut-être l’album préféré de nos fans. Et on y est attachés parce que ça représente le début de la seconde phase du groupe et on est encore dans cette phase. Après les deux premiers albums, il y a eu une période où on n’avait plus de maison de disques et où on était de nouveau dans la vie normale et donc on a pu changer, peut-être trouver un son.

Vous dites que vous aviez repris des boulots normaux et donc vous n’étiez pas sûrs d’arriver à vivre de la musique, est-ce que cette période de doute a joué sur votre manière d’écrire les chansons ?

Oui, probablement. Je ne cherche pas le danger mais c’est vrai que quand on ne sait pas où on est dans la vie et que tout est fragile, on est vraiment  »réveillé ». Vous voyez ce que je veux dire?

Donc vous avez été surpris par l’accueil à la fois de vos fans qui ne vous avaient pas oubliés et des critiques qui étaient excellentes.

Oui, ah oui, ça a été une grande surprise. On ne s’attendait à rien. On savait qu’on avait une sorte de carrière mais on pensait que la période ‘commerciale’ de notre carrière était finie. On ne s’était jamais attendus à vraiment vendre des disques. On vient d’une culture vraiment indé et je croyais qu’on resterait dans les petits clubs, ce qui m’allait très bien. Et j’imaginais que j’aurais un autre boulot, que je serais instituteur… Donc c’est une surprise que ce soit devenu et que ce soit encore une carrière.

Finalement, c’était un mal pour un bien de se faire lâcher par sa maison de disques pour pouvoir écrire les chansons que vous vouliez alors que la maison de disques essayait de vous formater pour avoir des hits.

Exactement, précisément, vous l’avez très bien dit. (rires)

Est-ce que vous avez une chanson préférée sur l’album ?

J’en ai deux. Treading Water parce que ça représente un petit peu la brume où je me trouve souvent, je ne suis pas sûr de ce que je fais. Et puis Inside Of Love est une autre que je préfère parce que je n’arrive pas écrire de façon traditionnelle et là j’ai un thème, je veux savoir ce qu’il y a à l’intérieur de l’amour, et je présente le problème, c’est comme ça que je suis curieux, c’est pour ça que je suis curieux et voilà ce que je veux.

Où trouvez-vous l’inspiration pour écrire les chansons ? Quand on lit les paroles de Fruit fly, on se dit que vous trouvez des idées dans la vie de tous les jours !

Oui, en général ce n’est pas forcément une source très intéressante, ça peut être la vie de tous les jours ou les questions que je me pose dans ma vie intérieure ou des questions d’amour : manque d’amour, amour qui ne marche pas ou amour qui marche ! C’est des choses que les personnes écriraient dans leur journal intime.

Finalement, ce sont des thèmes universels et c’est pour ça que tellement de personnes se retrouvent dans votre musique.

Peut-être, j’espère.

On vous le demande souvent mais pourquoi une chanson en français ?

Parce qu’on peut et Daniel l’a écrite et pour lui c’est une autre première langue.

Ça lui est venu naturellement…

Oui, pour lui oui. Moi j’ai écrit une chanson qui s’appelle ‘Je t’attendais’ qui était une face B sur  »Lucky » mais ça ne m’est pas venu très naturellement. J’ai beaucoup aimé faire ça mais je suis un peu intimidé par la langue française. Je crois que c’est une langue très précise et qu’en anglais on est encouragés à inventer notre propre manière de parler… (il réfléchit) ou peut-être que c’est la même chose, peut-être que c’est intimidant pour les deux côtés. Je ne sais pas, moi je fais beaucoup de fautes en français, même chanter en faisant les bonnes liaisons…

Vraiment il n’y a pas de problème, on rêverait tous de parler anglais aussi bien que vous parlez français !

Cool, merci. Merci.

Sinon, j’ai vu que vous alliez bientôt faire la première partie de Calexico en Suisse. Jouer en solo, c’est quelque chose que vous faites souvent ?

Oui, je fais des tournées en solo de temps en temps. Pas souvent mais je le ferai plus quand je sortirai un disque un de ces jours. J’ai prévu de faire un disque moi-même. Et puis tourner seul c’est plus simple parce que comme on vit un peu partout, si je joue seul il n’y a pas d’avion à prendre pour les autres. Là on est 11 dans le bus, avec l’équipe et tout mais en solo je suis littéralement seul avec une valise et une guitare et c’est une expérience différente.

Kim
Chroniqueur
  • Date de l'interview 2 323 vues 2018-02-08
  • Tags Nada Surf
  • Remerciements Merci à Matthew pour sa gentillesse et sa courtoisie.
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