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Interview de Petite Noir

Petite Noir

Pourquoi avoir choisi un nom français ?

J’ai grandi en parlant en français. Ça a toujours été comme ça dans la maison.

 

Comment as-tu commencé à faire de la musique ?

J’ai écouté « 808s and Heartbreak » de Kanye West et c’était dingue. C’est la première personne noire que je voyais produire ce genre de musique et avoir du succès. C’était à la fois dansant, électronique. À cette période de ma vie j’opérais une transition musicale, de l’indie à la musique électronique.

 

 

Avec quel genre de musique as-tu grandi ?

Le metal, le heavy metal, le hardcore. J’aimais aussi beaucoup le punk. La musique africaine a évidemment toujours été dans ma maison. C’était intéressant. Et tout ça a participé à la création de Petite Noire.

 

Comment t’es venu l’album « La Vie Est Belle / Life Is Beautiful » ?

C’est arrivé après l’EP « King of Anxiety ». J’étais dans un environnement très agréable. Je vivais chez ma petite-amie. Je vivais chez mes parents. J’étais loin de tout. J’étais bien.

Ça m’a pris une semaine pour écrire l’album. Je me suis enfermé dans ma chambre et me suis mis à écrire non-stop. Puis je suis allé à Londres et c’est là que le processus a été long.

 

Cet album est dans une mouvance que tu appelles « Noirwave ». Comment la définirais-tu ?

C’est une nouvelle vague, un nouveau mouvement avec une esthétique africaine. C’est une nouvelle façon de faire les choses et de challenger les médias. Je ne dis pas que ça va changer l’Afrique.

 

Peux-tu nous citer d’autres artistes de cette Noirwave ?

Blk Jks, Spoek Mathambo. Spoek Mathambo ne sait pas qu’il appartient à la Noirwave, mais il l’est. (rires)

 

Sur cet album, tu as travaillé avec Baloji qui est belge. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Je l’ai rencontré au Sénégal sur une campagne Diesel. Il m’a envoyé un message pour travailler avec lui. J’ai pris trop de temps à enregistrer les morceaux. Et puis, plus tard, je l’ai recontacté et il a accepté de travailler avec moi.

 

 

Tu voulais qu’il y ait des titres en français sur l’album ?

Absolument. C’est un mélange, comme le nom Petite Noir.

 

Comment expliques-tu cet intérêt pour la langue française, que ça soit en collaborant avec un Belge, en chantant en français, ou même en nommant ton album en partie en français ?

J’ai grandi en partie en Belgique. Je parle français avec mes parents et ma famille. Ça fait partie de ma vie. Quand je reviens ici, ça me fait du bien de parler français.

 

Tu as vécu en Belgique, en Afrique, à Londres. Tu te considères comme un citoyen du monde ?

Le monde est ma maison.

 

Tu as rencontré Spoek Mathambo il y a quelques années et il a joué une place importante dans ta carrière. Tu peux nous raconter ?

J’étais dans un club où il faisait un concert avec toute sa bande. Nous avons parlé un peu. Je n’avais pas de musique, peut-être un morceau. C’est à partir de ce moment que je me suis dit que je voulais faire de la musique plus sérieusement.

 

Peux-tu nous parler de la couverture très graphique de l’album ?

La direction artistique a été prise par Rochelle Nembhard et l’artwork a été réalisé par Lina Viktor. Elles sont toutes les deux d’excellentes artistes. J’avais confiance en leur vision.

La pochette représente un sacrifice. Le bloc de malachite qui est en dessous est un symbole de puissance mais aussi de transformation. Cet album veut montrer la transformation de la musique.

 

L’album est à la fois puissant avec une musique plutôt heureuse. Qu’est-ce que tu voulais exprimer ?

C’est comme de la colère sur un ton plus léger. C’est pour ça que « la vie est belle ». La vie pour beaucoup de gens est merdique, « life is a bitch! ». Mais si tu peux y voir de la beauté, c’est mieux.

 

Le clip de Down a été réalisé comme un documentaire au Congo. Pourquoi ce choix ?

Mon père travaillait là-bas. J’y suis juste allé. On voulait que ça soit tourné comme un documentaire.

 

 

Le visuel t’intéresse beaucoup ?

Oui. C’est ma directrice artistique, Rharha (Rochelle Nembhard), qui s’occupe de tout ça.

 

Il y a des artistes français avec lesquels tu aimerais collaborer ?

Oui, Booba.

 

À quoi peut-on s’attendre dans ta tournée ?

De la musique nouvelle. Un plus gros show.

 

Quelle est la suite pour Petite Noir ?

Tout simplement continuer la tournée et écrire de nouveaux morceaux. Peut-être quelques collaborations.

 

 

L’album « La Vie Est Belle / Life Is Beautiful » est sorti le 11 septembre 2015 sur le label Domino Records.

 

Remerciements : Yannick, Caroline.

Chroniqueur
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