"> Interview de The Reds, Pinks and Purples - Indiepoprock

Interview de The Reds Pinks and Purples

Interview de The Reds, Pinks and Purples

Rencontre avec l'artiste pluridisciplinaire Glenn Donaldson, à l'origine du projet musical The Reds, Pinks and Purples.

Glenn Donaldson, c’est la tête pensante de The Reds, Pinks and Purples.

Un projet parmi bien d’autres pour le natif de San Francisco (c’est notamment lui qui fait toutes les photos de ses magnifiques pochettes). Entre deux compositions, il nous offre quelques minutes pour répondre à nos questions. Je vous laisse avec Glenn :

Bonjour, peux-tu te présenter au public français :

Salut [en français dans le texte] ! Je suis ce type qui écrit plein de chansons à San Francisco !

Tu étais, tu es, et tu seras probablement membre d’une multitude de projets. Aujourd’hui, je m’adresse au leader de The Reds, Pinks and Purples. Qu’est-ce qui fait la différence entre ce groupe et les autres ?

J’ai passé de nombreuses années dans les « sous-sols » de l’underground expérimental, avec plein de sons différents, de méthodes différentes, à former des groupes avec une multitude de personnes talentueuses et originales. J’ai assurément vu la popularité comme un signe d’échec artistique, mais j’aime toujours apprendre, et cela me stimule de faire de nouvelles choses. Je me suis demandé si j’étais la capacité de faire une musique « pop » légitime, donc j’en ai fait mon nouveau challenge : écrire et enregistrer des chansons auxquelles le plus de gens pourraient s’identifier. j’ai grandi avec des groupes comme R.E.M., et The Cure, qui sont venus de l’underground, ont grandi, et continuent à faire de la bonne musique.

Ton premier morceau date de 2019. Est-ce que la pandémie a été une sorte de rampe de lancement pour ce genre de projet (album solo, bedroom pop) ?

J’ai commencé à travailler dessus avant 2019, mais ma situation professionnelle a changé à ce moment-là, j’ai donc eu plus de temps pour me concentrer sur moi-même et sur l’écriture. Une fois que j’ai défini ce que The Reds, Pinks and Purples serait, je m’y suis énormément impliqué. J’ai écrit plus de 200 morceaux en quelques années. C’est devenu une activité hebdomadaire gratifiante, notamment par le biais de Bandcamp qui offre une plateforme sur laquelle je peux poster rapidement mes morceaux et me connecter avec les auditeurs en sortant du circuit classique de sortie / promo.

Tes paroles sont souvent un peu sarcastiques. Le meilleur exemple est « Your worst song is your greatest hit » [ta pire chanson est ton plus gros hit]. Es-tu ce genre de personne dans la vraie vie ?

Je n’ai jamais eu la volonté d’être sarcastique. Je relève juste des petits détails de la vie quotidienne et les explore dans mes chansons. J’essaye d’approcher l’écriture avec la plus grande sincérité, mais je suis conscient que cela peut être vu comme du sarcasme. Les auditeurs peuvent l’interpréter de la façon qui leur plait, mais je considère mes chansons autant comme des célébrations que comme des satires.

Une chose qui me plait particulièrement dans ta musique, c’est que chaque chanson est le parfait équilibre entre bonheur et tristesse. C’est parfois très compliqué de savoir de quel côté penchent les morceaux. Comment en arrives-tu à cela ? Peut-être essayes-tu seulement de faire des chansons heureuses, qui finalement sonnent tristes (ou l’inverse) ?

Question compliquée. C’est très difficile d’expliquer le songwriting. Tu pourrais faire un livre entier dessus, et finalement te rendre compte que tu n’as rien expliqué. J’aime les chansons tristes, mais la comédie m’inspire tout autant, et les meilleures comédies ont leur côté de pathétisme. Dans mes chansons, cela ne me dérange pas d’explorer des émotions et des circonstances gênantes ou difficiles. Si des paroles me semblent trop déprimantes ou cinglantes, je suis capable de revenir dessus, ou de changer mon approche. Mais la plupart du temps, je me fie à mon instinct.

San Francisco parait être une part importante de ton processus créatif. Comment une ville peut se matérialiser dans tes chansons ? Peut-on dire que tu es le son de San Francisco ?

La voix dans mes chansons est celle d’un personnage fictif, inspiré de mon expérience à San Francisco et un peu partout ailleurs, et sur les personnes que j’ai pu y rencontrer. Les photos que je prends pour les pochettes viennent de mon voisinage. Je pense qu’on peut dire que c’est une musique « San-Francisco-centrée », un peu comme les Beach Boys ont écrit sur la Californie du Sud.

L’été et les festivals arrivent à grands pas, a-t-on une chance de te voir en France ?

La fin de cette année va être occupée par deux voyages au Royaume-Uni. Nous sommes aussi en train de planifier pour la France et d’autres pays d’Europe pour 2025. Nous avons reçu pas mal d’invitations très sympas, et j’ai hâte d’y jouer. Tourner reste assez intimidant, et est devenu très chers ces derniers temps. Avec les membres du groupe qui manquent des journées de travail, nous ne faisons pas de bénéfices. Au mieux, nous sommes à l’équilibre financièrement. Mettre en place des tournées, c’est une tonne de travail, bien plus que les gens peuvent s’imaginer. Désolé de finir sur une note négative !

Dernière question, peux-tu me proposer un « petit » groupe qui selon toi mériterait un coup de projecteur.

Je recommande The Gabys, qui viennent du Royaume-Uni. C’est un duo qui joue de la noisy-lo-fi-folk inspirée par le Velvet Underground. J’ai d’ailleurs fait une reprise d’eux sur une de mes dernières publications Bandcamp.

 

Pour la page Bandcamp du groupe, c’est ici !

Pour la reprise de The Gabys, voilà le lien.

Et enfin, pour écouter the Gabys, c’est par là.

 

Chroniqueur
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment