Interview de THRØES
Peux-tu te présenter pour qu’on en sache plus sur l’homme qui se cache derrière l’artiste ?
Je m’appelle David Needham, je suis un chanteur/auteur/producteur du Texas. J’ai obtenu [l’équivalent d’] une licence de lettres en composition musicale, l’année dernière, à la Texas A&M University. Maintenant j’habite à Houston en essayant de déterminer ce que pourrait être la prochaine étape pour ma musique et moi.
Pourquoi le pseudo THRØES ?
Ce qui est intéressant, c’est que le nom est arrivé après la musique. En fait, toutes les chansons étaient terminées, mais je savais que je ne pouvais pas continuer sans un nom, alors j’ai passé des semaines à me creuser la tête (c’est triste que ça ait pris autant de temps ahah). Pour moi, me présenter avec un nom de bande ou d’artiste est un peu gênant parce que ça rend que tu fais tellement prétentieux. Honnêtement, j’ai juste passé du temps à écouter ce que j’avais créé et cherché quelque chose qui représentait au mieux ce que j’essayais d’obtenir en terme d’acoustique.
Le terme « throes » m’est venu un jour en tête. J’adorais sa définition : « lutte intense ou changement important ». Ce projet était quelque chose de très nouveau pour moi. J’ai sorti un petit EP à l’université sous mon vrai nom, mais je ne pense pas que c’était moi. Je n’avais pas encore trouvé ma voix ni mon son. Après l’université, j’ai tout remis à plat et décidé de faire de la musique pour moi. Je voulais faire le genre de musique que j’écoutais : James Blake, Son Lux, The Acid, Basecamp, Josef Salvat, Erik Hassle. J’aime que la définition parle de « changement important », ça convient parfaitement.
Le Ø est juste là pour me démarquer des artistes Throes ou The Throes. Et j’en aimais l’esthétique ahah.
Comment as-tu commencé à faire de la musique ?
Je joue de la guitare depuis que j’ai 12 ans (j’en ai 25). Mon frère a choisi la guitare en premier et j’ai été très inspiré par la musique qu’il créait donc j’ai naturellement voulu suivre ses pas. Ce qui est drôle, c’est que ce projet ne contient pas de guitare. En fait, c’est même mon tout premier projet sans guitare. C’est à la fois un challenge pour moi et une nécessité en terme de composition… Je sentais que la musique n’avait pas besoin de ça.
Comment est la scène musicale à Houston ?
Franchement, elle n’est pas géniale. Houston est un peu comme le vilain petit canard du Texas. Les artistes semblent l’éviter dans leur tournée et les musiciens ont tendance à l’abandonner pour les plus vertes prairies d’Austin. C’est bizarre parce qu’il y a une scène artistique florissante ici et ça devient un endroit sympa, mais la scène musicale n’y arrive pas encore.
Comment en es-tu venu à faire ton EP « Wait For Me » ?
À la base je ne me suis pas mis à faire un EP. Comme je l’ai dit, je voulais juste faire des chansons pour moi. J’ai fini par montrer ces chansons à un ami chanteur-compositeur Keeton Coffman qui a insisté pour que je les sorte. Je n’avais pas l’intention de les montrer à quiconque à la base. Parfois j’ai besoin d’un coup de pouce dans la bonne direction et par chance Keeton était là. Je suis tellement content qu’il m’y ait poussé.
Tu fais de la musique électro-soul. Où puises-tu tes influences ?
J’ai grandi avec la Motown, donc tout (en tout cas je l’espère) a ce genre d’influence. En terme d’artistes qui m’inspirent, il y a James Blake, Son Lux, The Acid, Basecamp, Josef Salvat, Erik Hassle, Chet Faker, Paper Route, HONNE, Jack Garratt, JMR, Phoria, Sylvan Esso, Otis Redding, Stevie Wonder, Sam Cooke, Allen Stone, Bernhoft, Lauryn Hill …
Ton EP parle principalement d’amour. Est-ce que les paroles sont issues de ton expérience personnelle ?
Oui et non. Généralement les paroles sont les dernières choses que je mets sur une chanson. Je produis tout le morceau et la mélodie vocale d’abord, puis j’essaie d’y ajouter des paroles. Parfois je raconte l’histoire que, je pense, la musique veut raconter. En terme de paroles, le seul morceau qui m’est venu de manière organique c’est Tempter. J’ai toujours voulu faire une chanson du point de vue de Satan parlant à Adam et Ève dans le jardin. J’ai été inspiré par la façon dont The Acid a transmis l’émotion derrière les paroles du titre Creeper et la façon dont ils les délivrent.
Ta voix prend une place importante dans cet EP. Parfois naturelle et sensuelle (Break Free), parfois distordue (Feeling For You / Tempter). Tu aimes explorer ce qui peut être fait avec ta voix ?
Je suis content que tu aies remarqué ça. Je suis très intéressé par le travail de la voix et la manière de la délivrer. J’adore quand les artistes peuvent ajouter leur voix pour ajouter l’« ambiance » générale de la musique comme sur Creeper de The Acid ou Pioneer Of Your Heart de JMR. J’aime la façon dont il coupe la reverb sur le dernier refrain pour que ça soit juste sa voix en boucle sur « We’re alone now ». On a l’impression qu’il est dans la pièce avec nous.
Tu penses faire un clip pour cet EP ?
Un ami photographe de New York veut tourner une vidéo pour moi. J’ai juste besoin de trouver le temps et l’argent pour y aller et la réaliser.
Tu as des projets de tournée ?
J’en ai. Je suis actuellement en discussion avec des amis qui m’aident à réaliser le meilleur moyen de traduire cet album en un projet live. Avec un peu de chance, j’espère avoir quelques concerts organisés dans les mois à venir.
Y a-t-il des artistes français avec lesquels tu aimerais collaborer ?
J’aime vraiment Brain Damage, je craque toujours pour le dub. Est-ce que c’est nul de dire Madeon ? C’est juste que j’adore les hooks pop et son album « Adventure » est génial.
L’été est là. Que recommanderais-tu à écouter sur la plage ?
J’aimerais vraiment que Erik Hassle sorte un nouvel album, mais je suppose que son nouveau titre No Words peut suffire pour le moment. Autrement, le nouvel album « Radius » d’Allen Stone, l’album « Synesthesiac » de Jack Garrat et l’album « Songs » de Deptford Goth.
Que peut-on attendre de toi pour la suite ?
J’en ai presque fini avec un nouveau single intitulé Without You que je vais certainement sortir dans quelques mois.
L’EP « Wait For Me » est sorti le 30 juin 2015 sur le label Little Champion.
Interview réalisée par email.
Remerciements : David.
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