"> Islande Mon Amour ! - Indiepoprock

Islande Mon Amour !

Depuis les Sugar Cubes et Björk, l?Islande a toujours suscité un intérêt particulier dans le milieu indé. Les bonnes surprises se sont multipliées depuis, des hypnotiques Sigur Rós à l?electro enfantine de Múm, en passant par l?envoûtante Emilíana Torrini ou le polymorphe Bardi Johannsson. Certains curieux se sont mis à la recherche de nouveautés, d?autres plus enthousiastes encore ont décidé de faire découvrir aux autres cette scène foisonnante. C?est le cas de l?équipe de Super ! qui proposait lors de la première édition du festival ?Islande Mon Amour !?, trois jeunes pousses de la nouvelle création musicale islandaise.

C?est malheureusement devant une salle encore très clairsemée que SEABEAR ouvre le bal. Ce projet de Sindri Mar Sigfusson devenu trio depuis la sortie du séduisant « Singing Arc EP » (lire la chronique) navigue entre ballade folk à la Belle & Sebastian et un slowcore que l?on rapprochera de Spain. Timide à l?extrême et encore jeune, leur musique lo-fi chantée en anglais, intime et introspective, aura un peu de mal à nous convaincre pleinement, notamment en raison d?un son assez brouillon. Regret aussi, la volubilité de la violoniste Guggý dans ses arrangements qui gagneraient à un peu de sobriété. L?ensemble n?en demeure pas moins attachant malgré sa grande perfectibilité.

Les aficionados et la diaspora islandaise à Paris sont désormais suffisamment nombreux pour applaudir comme il se doit l?entrée de BENNI HEMM HEMM dont l’effectif pour cette soirée se résume à? une dizaine de personnes. Album et découverte de l?année dans son pays (lire la chronique) le groupe mu(t)e en effet en fonction des besoins de son leader Benedikt H. Hermannsson. Au programme, une pop épique qui puise ses racines dans les classiques d?outre-Manche, tout en étant souvent interprétée en islandais. Folie des grandeurs, orgie de cuivres, ch?urs à foison, univers dense, on jubile à l?écoute de ses mélodies ambitieuses telles que peuvent en faire Neil Hannon et sa Divine Comedy. Passez l?ensemble à la sauce néo-mexicaine et vous comprendrez que bien que venu du froid BENNI HEMM HEMM réchauffe en cette occasion, l?âme des indiepoprockers que nous sommes.

La soirée est pourtant encore bien loin d?être terminée. Les cinq membres d?APPARAT ORGAN QUARTET passent derrière leurs claviers, dans leurs costumes pas trop cintrés et nous assénent un set d?electrorock à l?efficacité redoutable. Riffs ravageurs, montées en intensité, rythmiques lourdes, voix vocodées et nous voilà à mi-chemin entre Daft Punk et Mogwai, Goldfrapp et Krafwerk. Du très métal Cruise Control à Stereo Rock & Roll en guise de rappel, en passant par l?essentiel de leur premier album éponyme (lire la chronique), le public s?agite, bat le rythme et exulte lors de l?enchaînement des bombes que sont Romantika et Global Control. A la sortie on est un peu fatigué (danse + surplus de décibels) mais content d?y avoir assisté, d?y avoir participé. Une prestation qui nous fait dire que bien des groupes à guitares, même dernière génération, auraient bien quelques leçons à prendre de ces gais lurons. Merci messieurs !

Chroniqueur
  • Publication 232 vues9 mai 2006
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