"> La "Maison Neuve" de Dream Baby - Indiepoprock

La « Maison Neuve » de Dream Baby

« Tout ça est bien mystérieux », phrase que l’on extrait d’une chanson de « Maison Neuve », résume à elle-seule la nature de ce nouveau disque du désormais trio Dream Baby. Aux côtés de Charles-Eric Charrier et de Béatrice Templé, on retrouve à présent la violoniste Dominique Quéffelec.

Les trois musiciens déploient dans « Maison Neuve » un univers à la singularité totale, où la poésie chemine au coeur de compositions sidérantes, que l’on pourrait qualifier, par paresse, de trip-hop acoustique, ou de dream-pop revisitée. Il y a de cela, quelque part entre pop et éléctro.

Mais cela ne dit, en fait, rien de ce que contient un album à la beauté indéfinissable, qui porte en lui tant de poésie, de pure douceur et d’abîmes infinis que l’on ne peut décemment pas le réduire à un genre particulier. Ce qu’érige le trio ne ressemble à rien d’entendu jusque-là, sauf à le rapprocher de ce que la chanson française a pu inventer de plus précieux. On évitera les rapprochements, chacun les trouvera selon sa sensibilité.

Ce que l’on écoute là a « juste » la profondeur évidente et impressionnante des oeuvres majeures. Où se mêlent influences antédiluviennes et avant-gardisme, au service d’une musique qui semble connectée à une autre dimension.

Une dimension portée par la voix incroyable de Béatrice Templé, la force paradoxale de la basse de Charles-Eric Charrier et le violon de Dominique Queffélec. Les paysages apaisants, traversés de lourdes inquiétudes, s’enchaînent, dans un voyage hypnotique, où l’on perd peu à peu ses repères. Les programmations électro discrètes densifient encore davantage cette instrospection à la beauté fulgurante.

« Maison Neuve » est à soutenir ici. Et ce soutien – plus que recommandé si l’on veut participer à une aventure qui s’annonce exceptionnelle -, permet de redécouvrir « Amnios », le précédent album de Dream Baby, en duo alors, mais toujours épaulé par le remarquable Laurent Komlanvi Bel.

Nous reparlerons longuement d’une « Maison Neuve », qui porte si bien son nom, elle qui reconfigure si intensément la chanson française.

Yan
Chroniqueur