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4 ans après leur dernier concert français, les Arctic Monkeys étaient de retour sur la scène du Zénith pour le concert incontournable de ce printemps. La soirée a été intense, folle et renversante. Et évidemment, on y était.
Pour cette grande soirée, la salle du Zénith est pleine à craquer, la fosse est fermée avant l’entrée en scène des musiciens et l’agitation est palpable parmi les spectateurs.
La première partie est assurée pour toute cette tournée européenne par l’australien Cameron Avery. Son set rappelle rapidement qu’il est l’un des contributeurs du dernier album des Anglais « Tranquility Base Hotel + Casino ». Il installe en une demi-heure une ambiance jazzy et lounge, brutalement coupée par des instants rock bien sympathiques. Sa prestation est plutôt courte, il reçoit néanmoins du soutien de la part des premiers rangs de la fosse.
Évidemment, ce n’est pas lui que les spectateurs sont venus écouter et acclamer et il disparaît rapidement de la scène. Il est 21h lorsque les lumières s’éteignent et que le public acclame bruyamment Alex Turner et sa bande. Le groupe fait son entrée sur les premières notes de Four out of Five issue du dernier album. Le décor est simple : une scène en bois à marches et des rideaux qui font hôtel un peu ringard des années 70 suffisent à transporter toute l’audience dans l’ambiance surannée du nouvel album. Le single est bien soutenu par le public qui reprend en chœur le refrain.
Pourtant, ce sont les deux chansons suivantes qui mettent la salle en folie (qui n’attendait que ça): Brianstorm et I Bet That You Look Good on The Dancefloor hurlés à tue-tête par toute la salle suffisent à démarrer les premiers cercles à pogos dans la fosse. Le groupe n’a clairement rien perdu de sa folle énergie sur scène, malgré les récentes critiques sur l’ambiance un peu molle de leur nouvel opus. Don’t sit Down ‘Cause I’ve Moved your Chair maintient la pression grâce à ses basses rugissantes et à sa batterie percutante.
La première grosse baisse d’intensité a lieu avec le titre Why’d You Only Call Mee When you’re High ? premier titre de leur album AM. 505 permet à la foule de chanter avec le groupe, pour une belle incursion dans l’ère de l’album « Favourite Worst Nightmare », malheureusement sous représenté dans le programme du soir avec seulement deux chansons.
La température ne remonte pas vraiment pendant les 5 chansons suivantes, à l’exception de la montée en puissance de la trop peu jouée Do me a Favour suivie de Cornerstone, extrait de « Humbug », et c’est un peu dommage.
L’interprétation du titre éponyme du dernier album vient relancer la curiosité de l’audience. Avec 8 musiciens sur scène à ce moment précis, le groupe peut rendre de la meilleure façon possible le groove de son superbe refrain. She Looks Like Fun déclenche aussi de très bonnes réactions dans le public: avec des couplets très jazzy opposés à un refrain tonitruant, le titre offre un beau contraste en live.
Après un passage oubliable par Arabella, le trio (presque) parfait Pretty Visitors, Crying Lightning et Do I Wanna Know fait monter la température à son paroxysme pour un final très agité.
Longuement acclamés par le public pendant le rappel, les Arctic Monkeys reviennent sur scène pour la seconde interprétation mondiale de Batphone, après son arrivée sur la setlist la veille. Le rendu est de qualité, mais manque de dynamisme. Justement, The View from the Afternoon rappelle immédiatement les débuts du groupe dans un Zénith prêt à exploser. Qui a dit que le groupe avait oublié ses guitares dans ces derniers mois en studio ?
Le cultissime R U Mine clôture la soirée par un ultime mosh-pit géant et achève le public bouillant après deux soirées de folie dans le Zénith.
On en ressort épuisé et en sueur, mais avec quelques interrogations sur la setlist. La grosse baisse d’intensité au milieu du concert est regrettable, surtout qu’elle est difficilement compréhensible avec la discographie pléthorique du groupe. L’album « AM », mondialement acclamé lors de sa sortie, prend trop de place sur la setlist avec certains titres oubliables. S’il est vrai que ses titres n’ont pas la même intensité que ceux des albums précédents, le dernier album n’a été que timidement présenté avec seulement 4 titres. « Favourite Worst Nightmare » et « Suck it and See » sont les grands absents avec respectivement deux et une seule chansons interprétées. 1h30 pile de concert, c’est aussi un peu court pour un groupe avec plus de 12 ans de carrière…
Bref, un peu de générosité et d’équilibre seraient venus sublimer une soirée déjà exceptionnelle. Finalement, 4 ans d’absence c’était bien long et on ne boudera pas plus longtemps le retour aux affaires des excentriques Arctic Monkeys. Ils nous ont (encore) prouvé qu’ils savaient nous surprendre pour le meilleur … et pour le pire.