"> Benicassim, Jour 2 :: 17 juillet 2009 - Live Report - Indiepoprock

Benicassim, Jour 2 :: 17 juillet 2009


Vendredi, on arrive sur le site du festival juste à temps pour entendre les derniers morceaux du groupe espagnol Nudozurdo qui ouvre le bal sur la petite scène. Il joue un pop-rock efficace et mélodique, assez séduisant ; que l’on pourrait rapprocher d’Interpol (avec des paroles en espagnol).Toujours sur la petite scène, The Paris Riots […]

Vendredi, on arrive sur le site du festival juste à temps pour entendre les derniers morceaux du groupe espagnol Nudozurdo qui ouvre le bal sur la petite scène. Il joue un pop-rock efficace et mélodique, assez séduisant ; que l’on pourrait rapprocher d’Interpol (avec des paroles en espagnol).Toujours sur la petite scène, The Paris Riots (groupe non parisien, mais anglais) prend le relais. Un groupe comme il en existe des milliers, jouant sur le créneau du rock revival : des chansons aussitôt entendues, aussitôt oubliées. On va donc faire un tour vers la scène moyenne où officie Nacho Vegas, « l’un des plus grand storytellers espagnols », nous dit le programme du festival. Hélas, le bonhomme aligne des ballades basées sur des accords archi-rebattus. Tout cela ne nous laisse d’autre choix que d’attendre le concert de Paul Weller qui va bientôt commencer.

Le temps était au beau fixe dans la journée, mais un vent insistant prend de l’ampleur depuis le début de soirée. Soudain, un incendie spectaculaire se déclare tout près de la grande scène, juste à l’extérieur de l’enceinte du festival. Heureusement, le vent n’emporte pas les flammes vers la clôture mais dans le sens opposé. L’incendie est finalement maîtrisé par les pompiers : plus de peur que de mal. Le concert de Paul Weller peut commencer. On doit bien avouer que le personnage nous a toujours laissé indifférent malgré les efforts de la presse rock pour le présenter comme une sommité ; et ce n’est pas ce concert qui va nous faire changer d’avis : les compositions sont parfaitement prévisibles et ennuyeuses, le groupe inexistant sur scène.
 
Après l’excellente prestation de Gang of Four la veille, on pouvait espérer que le set de Magazine, l’autre groupe de survivants post-punk du festival, serait du même niveau. Mais on comprend vite qu’il n’en sera rien : sans énergie, les dinosaures semblent cachetonner. Entre-temps, le vent n’arrête pas de prendre de l’ampleur, faisant sérieusement chuter la température, soulevant des bourrasques de sable qui viennent se loger dans les yeux des malheureux festivaliers. Les concerts sont interrompus : en effet, le vent arrache les bâches et fait bouger dangereusement le matériel de lumière au-dessus des scènes. Pendant que les techniciens s’affairent, tout le monde croise les doigts en espérant que le vent va faiblir. Le public se masse devant la grande scène pour attendre Kings of Leon, têtes d’affiche de ce soir. Mais une heure passe et le vent ne faiblit pas, au contraire. Finalement, l’organisation annonce que le prochain groupe sera Tom Tom Club, qui clôturera la soirée. Stupeur dans le public : Kings of Leon et Maxïmo Park sont donc annulés. Tom Tom Club (Chris Frantz à la batterie, Tina Weymouth au chant, épaulés d’une bassiste, d’un guitariste et d’un claviériste) entre en scène et tente de faire passer la mauvaise humeur générale avec sa musique qui se veut festive, funky et dansante. Mais on a beau avoir à faire à d’anciens membres des Talking Heads, tout cela est plutôt lisse et sans personnalité. Une partie du public hue d’ailleurs copieusement entre chaque chanson, mais cela a sans doute plus à voir avec la déception de ne pas voir les Kings of Leon qu’avec la qualité intrinsèque de Tom Tom Club.

Quant aux autres scènes, les concerts sont purement et simplement annulés, on ne verra donc pas : Los Planetas (reportés au Dimanche), The Horrors, Boys Noize (qui avait de toute façon raté son avion), Le Hammond Inferno, From Karaoke To Stardom, Fight Like Apes, Yuksek…

Déçus et aveuglés par le sable, on retourne au camping avec la ferme intention de se calfeutrer sous la tente. Sur place, c’est l’apocalypse : de nombreuses tentes se sont écroulées ; la nôtre tient debout par miracle. Une fois à l’intérieur, impossible de dormir : le vent inimaginable la fait plier dans tous les sens ; on se demande ce qu’on va faire si elle finit par se déchirer en deux. Rock-critic, c’est pas de tout repos ! Quand le soleil se lève, le vent commence à faiblir. Aussitôt (vers 8h), la température sous la tente devient proprement insupportable, avoisinant probablement les 50°C. On émerge donc de notre insomnie comateuse pour se rendre compte que tout, à l’intérieur, est recouvert d’une fine couche de sable qui s’est infiltré pendant la nuit. Dans un état digne du meilleur film de morts-vivants, on se dirige vers la douche.

En discutant avec les autres festivaliers, on apprend que tout un secteur du camping, particulièrement exposé au vent, aurait été évacué vers 4h par la police espagnole, afin de rapatrier les festivaliers dans un gymnase de la ville. Certains n’hésitent pas à dire que la police a sorti les matraques pour faire bouger certains campeurs récalcitrants ; ce ne sont peut-être que des rumeurs, mais cela en dit long sur l’ampleur de la tempête et l’état d’esprit des campeurs en général. Le site ressemble plus à un camp de réfugiés qu’à un camping, entre les tentes écroulées et les détritus en tout genre (notamment cadavres de bouteilles) qui commencent à s’accumuler. Fuyons à la plage pour oublier tout cela.

Lire le compte-rendu du 16 juillet 2009.
Lire le compte-rendu du 18 juillet 2009.
Lire le compte-rendu du 19 juillet 2009.

Chroniqueur
  • Publication 245 vues17 juillet 2009
  • Tags
  • Partagez cet article