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Jeudi soir, Bertrand Belin passait par Brest, l’occasion d’aller écouter les morceaux de son dernier album, « Tambour Vison ».
Difficile de savoir par où commencer. Bertrand Belin le musicien, ou Bertrand Belin l’improvisateur ?
Car il y avait bien deux personnes sur scène ce soir-là (en plus des cinq excellents musiciens). Assez éloigné de son image plutôt rigide et dandy, le personnage se lance facilement dans de longs monologues pour introduire ses morceaux. Et il faut bien le reconnaitre, on est parfois parti très, très loin !
Le Belin musical se bonifie avec l’âge (c’est du moins mon avis), et plus on avance dans sa discographie, plus sa « patte » se fait ressentir. Son timbre de voix est de plus en plus identifiable (d’ici à trois albums, on ne devrait plus comprendre un seul mot), ses mélodies sont de plus en plus marquées, et les morceaux prennent de plus en plus de consistance. Ça, c’est pour le côté studio.
Sur scène, c’est juste une grande confirmation. Mais ce qui surprend, c’est qu’il arrive à jouer avec nous. En proposant par exemple deux batteries. Une acoustique et une électronique. Le set prend alors des directions différentes selon celle qui est utilisée (quand ce ne sont pas les deux en même temps). Electro-organique, pourrait-on dire. Pour accentuer cette impression, le marimba vient apporter sa touche « boisée » et Bertrand Belin sort parfois sa guitare électrique. Toujours dans la dualité.
Quant au Belin improvisateur, ce fut une grande et belle découverte. Ce dernier a une manière bien à lui de lancer une histoire en partant de rien, pour finalement arriver vers le titre du morceau suivant. La présentation de « National » restera clairement un grand moment. La vie d’un chien est bien plus complexe qu’il n’y parait.
On aura aussi pu débattre sur la pertinence d’offrir des soldats en sachet aux enfants, ou sur la vision qu’un ptérodactyle pouvait avoir sur le monde à l’époque. Rhoaaaaaa !
Compliqué donc de savoir si on a préféré le Bertrand qui parlait ou le Bertrand qui jouait. Mais finalement, a-t-on vraiment besoin de choisir ?
Crédit photo : Pierre G.