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La première partie est assurée par Blue Roses (photos 1 à 6), une paire de jeunes anglaises aux organes vocaux plutôt plaisants. Même si le set ne révolutionnera pas mon sentiment concernant cette formation, j’ai passé un agréable moment, doux, perché, et le public semble avoir apprécié. Toutefois, même si les chansons sont très belles, je reste parfois de marbre devant les artifices de voix proposés par Laura Groves qui me semblent un peu poussifs. Avec délicatesse Blue Roses joue quelques morceaux (notamment I Am Leaving) au piano, accompagnée d’une violoniste, bien plus épurés que sur son album. C’est cette alcôve douçâtre que Blue Roses met en place, une excellente transition pour ce qui suit.
C’est au tour de Noah And The Whale (photos 7 à 17), autre groupe britannique de monter sur scène sous les applaudissements d’un public clairement impatients de les entendre. On aura droit ce soir là à un set très équilibré entre des morceaux de leur premier album et de "The First Days Of Spring" qui n’était pas encore sorti au moment du live. Dépourvu de chœur féminins et d’orchestre, il y avait de quoi les attendre au tournant. Et le groupe a réussi son pari, il a littéralement arrêté le temps, percé nos cœurs tendres et embrasé un public réceptif. A ce stade là je ne sais pas si le public connaissait les subtilités du dernier album, et la séparation de Fink et Laura Marling (ce qui est tout de même un élément clé qui aurait pu rendre ce live dépourvu d’intérêt). C’est assez étrange d’assister à un concert où la formation que l’on regarde est meurtrie, et ce soir là nous avons été témoins d’une super renaissance. Premier constat, le set est clairement électrique, d’ailleurs 5 Years Time ou encore Shape Of My Heart méconnaissables dans leurs arrangements étaient tout autant percutantes. Le public a probablement eu un petit choc, la noirceur a pris une place prépondérante dans ce tableau, et cela m’a convaincue. Fink et sa troupe jouent plusieurs morceaux du dernier opus comme Our Window, My Broken Heart, My Door Is Always Opened, Stranger. Jusqu’au poignant et peut être trop indélicatement joué sur la fin The First Days Of Spring, et le dressage de poils sur les bras qu’est Love Of An Orchestra.
Joliment préparés par Blue Roses, Noah And The Whale aura exacerbé l’émotion procurée par leur dernier album, sans renier les anciens morceaux qui ne souffrent pas de l’absence de Laura Marling. On reste sonnés, émus, on sort repus et envieux de figer ce moment à jamais.
Crédits photos : Stéphane Rotureau