"> Brisa Roché @ La Maroquinerie - 04/05/2011 - Live Report - Indiepoprock

Brisa Roché @ La Maroquinerie – 04/05/2011


La Maroquinerie est un des lieux de concert les plus agréables de Paris ; aux beaux jours, y déguster une bière en profitant des derniers rayons du soleil baignant le patio est un plaisir rare… A tel point que c’est (presque) un crève-coeur de devoir descendre au sous-sol pour le concert. Notre désarroi sera heureusement […]

La Maroquinerie est un des lieux de concert les plus agréables de Paris ; aux beaux jours, y déguster une bière en profitant des derniers rayons du soleil baignant le patio est un plaisir rare… A tel point que c’est (presque) un crève-coeur de devoir descendre au sous-sol pour le concert. Notre désarroi sera heureusement de courte durée. Après quelques chansons de la timide CallMeKat, seule face à ses claviers pour une pop plaintive et électronique, le spectacle commence réellement. Vêtue d’une robe « faite maison » aux épaulettes invraisemblables qui la font ressembler à un protagoniste de Battlestar Galactica, sa chevelure abondante masquant à grand peine un décolleté somme toute vertigineux, Brisa Roché investit la scène pour un set assez bref mais très réussi.

Derrière la chanteuse, ses quatre musiciens (Pirzo, Richard, Jay et Lena) assurent un accompagnement rock à la fois brut de décoffrage et pétri de finesse, qui donne un élan nouveau aux morceaux du dernier album (« All Right Now »). Sweat King, par exemple, y gagne particulièrement en dynamique, grâce à la frappe solide et subtile de Pirzo et à la belle complémentarité de Richard et Jay (basse et guitare). Lena Deluxe, petite poupée de porcelaine rock, apporte son influence psychédélique sur quelques morceaux où l’influence des Doors est particulièrement sensible et ses chœurs font un contrepoint parfait au timbre de Brisa. Le son est très soigné, très équilibré et rend vraiment justice au son du groupe. Bien entendu, la voix de Brisa Roché est très en avant mais l’on entend parfaitement les choeurs et l’ensemble des instruments. La setlist, bien équilibrée, alterne les morceaux énergiques et les plages plus méditatives. Tout s’enchaine tambour battant et l’on est presque pris de court lorsque le groupe quitte la scène au bout d’une heure à peine…

Un flottement gagne la salle lorsqu’un homme en costume monte sur scène avec un étui à guitare. Tiré à quatre épingle, le musicien fait face au public interloqué et un début de malaise s’installe… jusqu’au moment où les premières notes de guitare résonnent. Après une introduction virtuose, Brisa Roché rejoint son acolyte pour deux morceaux de jazz qui, s’ils tranchent avec le reste du set, n’en demeurent pas moins excellents. Utilisant un registre plus aigu et jouant moins sur le côté rauque de sa voix, Brisa retrouve un timbre plus cristallin et nous rappelle que son orientation rock est un choix artistique et aucunement le fruit d’une limite technique… Deux morceaux, donc, qui mettent tout le monde d’accord. Le groupe rejoint le duo pour les dernières chansons, qui achèvent sur une note franchement rock un concert sincère et généreux.

Après le concert, les musiciens passent encore un peu de temps avec quelques spectateurs pour un petit debriefing, une proximité suffisamment rare pour être soulignée. Une rasade de fraicheur dans un univers qui en manque tellement…

Chroniqueur