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Canned Heat en ouverture du NJP…. tout un symbole qui résonne comme l’affichage d’une nostalgie sixties. Le festival nancéien a les tempes aussi grisonnantes que les américains et expose fièrement sa maturité avec une programmation éclectique et son affiche inspirée par le sourire de Louis Armstrong
Canned Heat, qui totalise quasiment autant de membres disparus que d’albums publiés, se produit rarement en France, ce qui suscite visiblement l’engouement des fans venus en masse ce soir. La formation présente sur scène contient encore quelques anciens dont la section rythmique (Larry Taylor à la basse et Adolfo de la Parra à la batterie) qui officiaient à Woodstock. Harvey Mandel (guitariste des premières heures) a quitté la tournée quelques jours plus tôt en raison du suicide de son fils, remplacé au pied levé par John Paulus (guitariste qui avait déjà tourné avec le groupe début des années 2000). Un triste événement de plus dans la bio du groupe qui tient une bonne place dans le tableau d’honneur des groupes de rock à poisse, entre Lynyrd Skynyrd et les Ramones.
Après la première partie blues monolithique de Chicken Diamond (une guitare, une cymbale, cinq accords, une heure de set… et au bout, l’ennui), Canned Heat ouvre son set avec l’emblématique On the road again qui trouve vite de l’écho dans la salle. Symbole toujours ! La formation enchaine ses titres blues rock avec une aisance à faire mentir ses rides. Si le jeu manque parfois un peu de cohésion, la voix d’Adolfo, cristalline comme à ses premières heures, surprend et suffit à redonner l’esprit flowerpower des compositions. L’incontournable Going up to the country, repris en chœur par le public, l’atteste. Let’s work together. Le temps s’arrête, bascule quelques décennies en arrière, souffle une brise de légèreté et d’insouciance. L’aisance vient en jouant, les musiciens s’offrent quelques breaks, solos, balancent quelques anecdotes sur leurs albums et leurs précédentes tournées. Nostalgie, nostalgie… Rappel, dernier break, les quatre musiciens referment cette parenthèse sur des décennies que tout le public n’a pas forcément connue. Le NJP a 39 ans, Canned Heat 48… la musique est trans-générationnelle, comme la programmation de ce festival qui accueille des groupes de tout horizon pendant 10 jours.
Crédit photo : Romain Miraucourt