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Des Inrocks


Après avoir écumé les salles parisiennes pendant 5 jours le festival des Inrocks édition 2006 fermait donc ses portes en ce lundi 13 novembre. Comme l’an passé, c’est le mythique cadre de l’Olympia qui aura les honneurs de la soirée de clôture. Au programme, deux jeunes groupes Britanniques (Fields et Klaxons), les américains de TV […]

Après avoir écumé les salles parisiennes pendant 5 jours le festival des Inrocks édition 2006 fermait donc ses portes en ce lundi 13 novembre. Comme l’an passé, c’est le mythique cadre de l’Olympia qui aura les honneurs de la soirée de clôture. Au programme, deux jeunes groupes Britanniques (Fields et Klaxons), les américains de TV On The Radio et Etienne Daho pour un concert événementiel.
 
Les anglo-islandais de Fields n’ont pour l’instant que quelques EP à leur répertoire. Leur renommée de ce côté-ci du Channel étant à faire, ils comptaient sur ce festival pour se faire connaître par le public indé parisien. Visiblement bien rodé aux joutes scéniques, le groupe repose en partie sur le charisme de ses deux chanteurs, le guitariste Nick Peill (dont c’était l’anniversaire) et la jolie clavieriste islandaise Thorunn Antonia. Le chassé-croisé vocal assuré par le duo prend toute son ampleur sur le très beau Brittlesticks. Jonglant entre des nappes de synthés atmosphériques à la My Bloody Valentine et des guitares rageuses, les mélodies des Fields prennent une autre dimension en live comme on a pu le constater sur les singles Song For The Fields et If You Fail We All Fail. Il est cependant dommage que le public ait été à ce point peu réceptif à la performance du quintet.
 
Auréolés d’une étiquette de « futures stars » par la presse spécialisée, les Klaxons étaient un des événements de cette soirée voire du festival. Le trio accompagné pour l’occasion par un batteur s’est malheureusement heurté à un accueil glacial de la part d’un public venu en majorité écouter la pop ouatée d’Etienne Daho. Il faut dire que le fossé est grand entre Week-End à Rome et l’electro-punk de ces jeunes anglais. D’Atlantis To Interzone à Gravity’s Rainbow en passant par leur dernier single Magick, c’est à un rythme effréné que les Klaxons ont démontré leur savoir-faire pour mélanger les sonorités rock, electro et punk. L’éclectisme de la soirée ne leur a pas rendu grâce mais gageons que leur prochaine apparition en France saura rectifier cette anomalie.

Le set d’Etienne Daho n’a pas encore démarré que l’on peut ressentir la ferveur et l’impatience du public, qui se presse massivement dans la salle de l’Olympia. Changement radical d’ambiance par rapport à ce qui régnait pendant les concerts des Fields et des Klaxons. Le rideau s’ouvre et l’arrivée d’Etienne Daho déclenche une frénésie collective ! La présence du discret dandy français au festival des Inrocks a un saveur particulière, puisqu’il (re)joue exceptionnellement et en intégralité son album phare "Pop Satori", sorti il y a tout juste vingt ans. Les morceaux sont réarrangés pour l’occasion, avec notamment la présence  sur scène d’un joli quatuor à cordes. Les titres sont enchaînés fidèlement à l’ordre du disque ; le public chante les paroles d’une seule voix (c’est la folie sur les tubes Epaule Tatoo, Tombé pour la France, Duel au Soleil), les spectateurs perchés dans les balcons de la salle sont tous debout… Le chanteur est visiblement très ému et heureux d’être là. On a beau ne pas forcément être fan d’Etienne Daho à la base, on ne peut que s’incliner devant une telle sincérité et une ambiance si chaleureuse. Le show dure 45 petites minutes et se termine sur une jolie reprise de Late Night de Syd Barett. Un concert-événement vraiment touchant mené de main de maître par un chanteur qui a su se forger une double crédibilité, aussi bien auprès du monde plus populaire de la variété que de la presse rock, ce qui est suffisamment rare pour être signalé !

L’Olympia se vide peu à peu à la fin du concert d’Etienne Daho. Le public venu en masse pour ce dernier ne se donne pas la peine de rester pour les excellents TV On The Radio ! On se retrouve dans une configuration assez inattendue. L’ambiance retombe complètement et finalement, impossible de rentrer dans ce concert. Rien n’y fait, ça paraît plat… alors que le groupe issu de Brooklyn a l’habitude d’enflammer les salles. Malheureusement pas cette fois.

Contre toute attente, on retiendra de cette soirée de clôture du festival des Inrocks l’enthousiasmante prestation d’Etienne Daho… non pas que les concerts des autres groupes à l’affiche aient été mauvais ; mais ici, la variable déterminante a bien été l’esprit du public dont l’influence a décuplé ou entaché l’appréciation des différents sets.

Par Tilda et

Chroniqueur
  • Publication 170 vues13 novembre 2006
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