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Arriver à Dour, c’est comme pénétrer dans un autre monde. On laisse sa vie à l’entrée et on la retrouve en sortant. La plaine de la Machine à Feu devient l’île des enfants perdus et accueille tout ceux et celles à la recherche de fête et de musique, mais pas seulement.
Dour n’est pas un festival comme les autres et il ne cherche surtout pas à l’être. Chaque année, une programmation créative et pointue composée de plus de 200 artistes vient caresser les oreilles des festivaliers. L’édition de cette année fut particulièrement intense : une météo presque tropicale pendant 2 jours et des épisodes pluvieux dignes d’une mousson indienne. Mais il en faut bien plus pour effrayer le public du festival qui s’accroche et qui tient le coup du mercredi au dimanche.
En récompense, le festival a convoqué de grosses pointures : l’envoûtant live de Bonobo et l’immense Bertrant Cantat pour son nouveau projet Détroit, du rap à l’Américaine avec Nas et Cypress Hill, le retour des Girls in Hawai pour un live d’une grande émotion et une dernière soirée animée par Kaiser Chiefs et Phoenix sur la grande scène. La scène électro fut particulièrement bien remplie elle aussi avec notamment Gui Boratto, Mount Kimbie, Darkside, Daniel Avery, Rone ou Tale of Us… De l’électronique de si bonne qualité que même les plus réfractaires au genre ne pouvaient s’empêcher de se dandiner.
Au rayon confirmations, cette année, les festivaliers ont pu se régaler devant le professionnalisme de The Notwist et des Klaxons, Maximo Park et leur chanteur au charisme bluffant , l’intensité du son de Mogwai, et le retour de Blonde Redhead, fascinant même le dimanche à 22h. On peut aussi saluer les belles révélations de l’après midi comme Future Islands, Chet Faker, Traams ou Fakear. Ces petits d’aujourd’hui seront très probablement les grands de demain.
Aller à Dour une fois c’est prendre le magnifique risque de ne plus jamais voir les festivals du même œil. Après tout, c’est bien le seul endroit où les festivaliers scandent à tue-tête le nom du festival du matin au soir, d’une seule voix pendant les concerts et même sur la route du retour chez eux, comme pour ne pas avoir à affronter le fait que le rêve est fini. Parce que oui, comme on dit là bas, Dour c’est l’amour.
Crédit photo : Alexandre Zimmermann