Ellah A. Thaun @ la Carène

Duo noisy à la Carène. Voir les 3 photos live

En ouverture du concert, Jessica93 vient nous présenter son nouvel album. « 666 Tours de Périph' » sort dans moins de dix jours, et c’est donc l’occasion de faire écouter quelques nouveaux morceaux. Et il faut reconnaitre que la formule est plaisante. Seul, avec sa guitare et sa basse, Geoffroy Laporte, l’homme derrière le « groupe » balance ses titres nonchalants et emplis de noirceur. On avait déjà pu écouter Bébé requin, ou La colline du crack. Sur scène, le rendu est encore meilleur. La musique a un côté malaisant du plus bel effet. L’utilisation des loops fait aussi que chaque morceau devient une sorte de labyrinthe, dont seul le musicien décide de l’issue. Et surtout de quand il va nous laisser sortir. Le piège s’est refermé, bienvenue en enfer !

Place ensuite à Ellah A. Thaun. La formation est ici en quatuor. Chant / guitare, clavier, batterie, guitare. Le groupe vient aussi nous présenter son dernier album, « The Seminal Record of Ellah A. Thaun », sorti en début d’année.

Que celui ou celle qui sait comment décrire la musique de Ellah A. Thaun en un mot lève la main. C’est complet, chaque seconde est utilisée. Mais surtout, c’est une musique irrégulière. Il y a des breaks, des reprises, des pauses, encore des reprises, de changements de rythmes, des changements de rythmes sur des changements de rythmes. Il y a aussi des explosions, des retours au calme. Impossible d’enfermer un morceau dans une case, tant il y a de changements en son sein même. C’est aussi très fort (cf. le compteur de décibels) et ça crie parfois. On notera la technique des musicien.ne.s, qui démontrent une maitrise hors norme.

Ce joyeux bordel pourrait sembler incohérent et indigeste à première vue, mais il n’en est rien. Il y a bien un « son » Ellah A. Thaun. Il se définit dans le chaos, certes, mais il est là. C’est d’ailleurs ce constant effet de surprise qui capte. L’auditeur passe par tous les sentiments en quelques minutes.

Tout comme le groupe change sans cesse de jambe, l’auditeur est naturellement invité à bouger, guidé par cet appel au mouvement. Une excellent surprise sur scène.