"> Elliott Murphy - Live Report - Indiepoprock

Elliott Murphy


Certains diront que c?est dans les vieux pots que l?on fait les meilleures soupes. Ce serait faire un affront à la vitalité et l?ineffable jeunesse d?Elliott Murphy. 33 ans de rock et presque autant d?albums, des centaines de concerts à son actif, le folkman a su conquérir un public français trans-générationnel, tout en gardant sa […]

Certains diront que c?est dans les vieux pots que l?on fait les meilleures soupes. Ce serait faire un affront à la vitalité et l?ineffable jeunesse d?Elliott Murphy. 33 ans de rock et presque autant d?albums, des centaines de concerts à son actif, le folkman a su conquérir un public français trans-générationnel, tout en gardant sa fraîcheur et sa spontanéité intactes. Après un best-of sorti l?an dernier et un nouvel album blues, Elliott est reparti sur les routes de France et de Navarre.

Ce soir, sur la scène du New Morning, il est secondé par son fidèle ami, Olivier Durand, guitariste hors paire en charge des solos, jouant sans complexe avec disto et reverb. Pour le reste, le backing-band, armé de basse, batterie et claviers, renforce les compositions avec un doigté et une précision remarquables. Sicily, Take your love away, Green River, Rock ballad, You know you?re in for : Elliott revisite ses meilleures pièces, alternant ballades country, blues et envolées folk. Les guitares mènent la troupe, se répondent avec une complicité juvénile, s?offrent de belles plages acoustiques et se tapent la bourre sur des hymnes de grande cavalerie, repris en ch?ur par le public.

Les deux compères se permettent quelques morceaux en duo, 100% acoustique, histoire de rappeler que le folk n?a besoin d?aucun artifice ; la voix aride d?Elliott et la brillance des guitares suffisent à émouvoir le public. Le chapeau, l’harmonica, les textes et la guitare suggèrent parfois la comparaison avec Dylan. A la différence qu’Elliott a su rester fidèle à ses idées et proche de son public sur scène. Quelques brillantes reprises sont également intégrées au set ce soir (BB King, Jim Morisson, Robert Johnson, Elvis Presley).

Enfin entre les morceaux, Elliott gratifie le public de quelques histoires et anecdotes de sa carrière, dans un français convenable. De ses débuts dans le métro parisien en 1971, le song-writer new-yorkais garde un souvenir ému. Son aventure chez New Rose, le soutien du public parisien, son emménagement à Paris il y a 15 ans, Elliott Murphy doit beaucoup au public français (spécialement au public parisien) et l?avoue avec une grande sincérité.

Preuve de sa reconnaissance et de son amour de la scène, le set s?étale sur trois heures sans temps mort et sans faiblir. Après un deuxième rappel et un final résolument rock, le groupe quitte la scène sous les ovations de la salle. Sur le mur, les photos des icônes qui ont fait vibrer le New Morning tremblent encore? et celle d?Elliott devrait bientôt y trouver sa place.

A l?heure où les ados prennent les guitares pour ré-inventer le rock, Elliott témoigne sur scène de l?odyssée du rock, de sa saveur et de son intemporalité. Comme ses tubes, Elliott n?a pas pris une ride et on le suivrait volontiers sur la route, avec une guitare acoustique et un baluchon sur le dos.

Chroniqueur
  • Publication 171 vues3 février 2006
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