"> Festival Primavera (2/3) :: Barcelone [Forum] :: 28 mai 2010 - Live Report - Indiepoprock

Festival Primavera (2/3) :: Barcelone [Forum] :: 28 mai 2010


Après une première soirée très réussie marquée en particulier par la prestation de premier ordre de Pavement, la deuxième partie du Primavera 2010 s’annonce bien alléchante entre les grands anciens Pixies et de nombreux petits nouveaux dont on attend beaucoup comme les Japandroids… La journée de vendredi promet d’être la plus alléchante en terme de […]

Après une première soirée très réussie marquée en particulier par la prestation de premier ordre de Pavement, la deuxième partie du Primavera 2010 s’annonce bien alléchante entre les grands anciens Pixies et de nombreux petits nouveaux dont on attend beaucoup comme les Japandroids…

La journée de vendredi promet d’être la plus alléchante en terme de programmation. Il va falloir faire des choix radicaux (tant pis pour Low qui interprète "The Great Destroyer"). On commence le marathon de bonne heure en se dirigeant vers le bâtiment bizarroïde à côté du Forum. Il s’agit de l’Auditori, un superbe écrin pour la musique à l’acoustique exceptionnelle dans lequel les festivaliers sont confortablement installés. Pas question pour autant de sacrifier à la coutume locale de la sieste, on est ici pour assister au concert d’Owen Pallet (photo 1). L’homme au violon, comme à son habitude, construit ses morceaux par petites touches grâce à ses samples qui donnent l’illusion si l’on ferme les yeux d’avoir un orchestre de cordes en face de soi…mais le Canadien est bien seul sur scène (ou accompagné par un acolyte sur certains titres). Ses bricolages pop récoltent un formidable accueil de la part du public, visiblement bien réveillé.

En parlant de réveil, en voilà une qui semble s’être levée du pied gauche. Hope Sandoval (photo 2) accompagnée de son groupe (les Warm Inventions) ou quand l’une des plus belles voix du circuit joue les divas. Le concert démarre avec une bonne 1/2h de retard, durant laquelle une annonce en boucle répète à qui veut l’entendre qu’il est interdit de prendre des photos pendant le set à venir. L’ex Mazzy Star entre enfin en scène dans une pénombre quasi complète, c’est bien simple on la distingue à peine. Elle semble absente même si sa voix n’a rien perdue de sa splendeur. Déçu par la tournure des évènements et ne voulant pas manquer le début des concerts sur le site du Forum, on s’éclipse discrètement mais sans regrets.

Changement radical d’ambiance sur la grande scène avec The New Pornographers. Les Canadiens sont particulièrement heureux d’être à Barcelone (nous aussi) et leurs mélodies pop gorgées de chœurs à la barbe à papa s’accordent particulièrement bien avec le cadre bucolique alentour. Pas transcendant mais on passe un bon moment et c’est déjà pas si mal.

Le salon MySpace accueille CoCoRosie pour une mini-session acoustique : mini, c’est le cas de le dire : un bon quart d’heure d’installation des instruments pour … deux morceaux, alléchants, certes, mais les jolies sœurs Casady nous laissent sur notre faim.

Autre groupe à parfaitement coller avec le soleil couchant sur la mer toute proche, les Californiens de Best Coast se produisent sur la scène Pitchfork. Le groupe de Bethany Cosentino fait partie de ses formations dont on attend avec impatience le premier album, alléché par quelques tubes qui circulent sur la toile. Si les guitares sont saturées et la reverbe omniprésente, l’esprit est celui de la surf music et du rock garage. On regrette juste une trop grande uniformité entre les titres, un peu agaçante à la longue, mais cela reste une agréable friandise à déguster.

La raison pour laquelle la carrière de Spoon (photo 3) tarde à véritablement exploser nous échappe complètement. Le groupe de Britt Daniel est l’un des plus intéressants de la scène indé et ce depuis une quinzaine d’années déjà mais il semble destiné à oeuvrer dans un relatif anonymat. Les Texans on tout de même les honneurs de la grande scène et s’attachent à démontrer que cette preuve de confiance n’est en rien usurpée. Britt Daniel et ses acolytes délivrent un set en tout point remarquable faisant la part belle aux derniers albums en date et notamment les remarquables "Ga Ga Ga Ga Ga", "Gimme Fiction" et "Transference".

Sous le soleil couchant, et assis sur les gradins qui entourent la scène ATP, la musique de Beach House (photos 4 et 5) fait son effet : ces belles chansons rêveuses accompagnent le glissement paresseux d’un bateau sur une mer qui se pare de reflets dorés sous les rayons d’un soleil sur le déclin. C’est tellement beau que l’on s’en endormirait presque.

Wilco sur la grande scène connait de nombreux problêmes techniques et l’on choisit de laisser les Américains se débrouiller sans nous. Il est temps de passer aux choses sérieuses avec les Japandroïds. Aussi incendiaire sur scène que sur disque, le duo le plus bruyant du moment assène ses chansons concassées. Le volume sonore est à la limite du supportable mais la furie déployée par les deux musiciens emporte tout sur son passage. Ces types semblent avoir la rage sévèrement chevillée au corps et parviennent à livrer une prestation aussi indispensable que leur premier album. La cure de jouvence du festival…

Pendant ce temps, à quelques mètres de là, on assiste à l’un des set les plus fous de cette édition 2010 avec les Américains de Les Savy Fav. Un nom à retenir si vous ne connaissez pas encore ces cinglés dont les concerts ressemblent à de véritables show. Difficile de parler musique quand vous avez un énergumène (le bedonnant Tim Harrington) sur scène qui ne cesse de se jeter dans le public, qui débarque sur scène dans une tenue de yeti (?) pour finir  en slip le morceau d’après, s’arrose de mousse à raser…Du grand n’importe quoi mais sur lequel on prend un pied pas possible car derrière toutes ses excentricités se cache un groupe, que l’on qualifiera de punk par fainéantise, particulièrement efficace à voir absolument sur scène.

Alors qu’on se rapproche ensuite de la scène ATP, on observe qu’elle est bel et bien assiégée : qui l’eût cru, c’est devant une foule plus que fournie que Steve Albini et ses compères de Shellac vont dégainer leur hardcore sans concessions. Moins jeune que Japandroïds certes, mais pas moins affuté… Les grand classiques du groupe sont passés en revue et l’assistance réagit aux différentes introductions – preuve s’il en est qu’à Primavera, si la programmation est pointue, le public ne l’est pas moins.

C’est le moment de rejoindre alors la grande scène pour la grand-messe du soir : les Pixies (photos 6 et 7) rassemblent une fois de plus la foule qui hurle les paroles de toutes les chansons avec une conviction impressionnante. La setlist est comme toujours irréprochable, "Trompe Le Monde" est moins délaissé qu’à l’habitude avec notamment un rare et toujours merveilleux Alec Eiffel. Toutefois le manque de communication et d’enthousiasme des musiciens (mis à part David Lovering, le Jean-Pierre Escalettes du rock) finit par donner au concert un côté très mécanique. Le juke-box est merveilleux mais reste à l’état de machine…

>> Lire le live-report du jeudi 27 mai (1/3)
>> Lire le live-report du samedi 29 mai (3/3)

Par Tristan et…

Chroniqueur
  • Publication 190 vues28 mai 2010
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