">
L’Olympia était évidemment bondé ce lundi pour assister à une nouvelle performance du groupe en passe de devenir l’égérie de la capitale puisque ce n’était pas moins que leur troisième concert parisien en quelques mois et qu’un autre est d’ores et déjà programmé pour novembre. Jagwar Ma s’étaient chargés de gentiment chauffer l’ambiance avec leur pop hédoniste qui lorgne (un peu trop) du côté de Madchester, mais chacun avait pris place pour ne pas rater l’entrée en scène de Yannis Philippakis et ses copains. Disons-le d’emblée, « Holy fire », moins ambitieux que son prédécesseur, ne nous a pas complètement convaincu. En revanche, son côté plus direct pouvait en faire un album taillé pour le live, et c’était ce qu’on comptait vérifier. Mais les choses n’allaient pas se révéler aussi simples : quand les lumières s’éteignent et que le fond de scène s’illumine, on constate que Foals a opté pour un bleu intense qui rappelle davantage l’identité visuelle de « Total life forever » que celle de « Holy fire ». Ca c’est pour l’anecdote car, alors que les musiciens entrent en scène un par un, c’est Prelude, comme une évidence, qui ouvre le concert. Démarrage prévisible mais efficace, d’autant que les garçons semblent en forme et heureux d’être là. Yannis répétera d’ailleurs plusieurs fois que pour eux, « it’s an absolute pleasure ». La suite du concert va se révéler plus surprenante, car le groupe va alors alterner des morceaux de ses trois albums, sans véritablement privilégier « Holy fire », et surtout, si les premiers titres, à l’image de My number, vont bien fonctionner, on va avoir le sentiment que ces chansons servent davantage à mettre en valeur des titres comme Blue Blood ou Spanish Sahara, pourtant plus complexes et qu’on attendait plutôt comme des respirations. Mais si surprise il y a, le plaisir n’en est pas moins là, car le son est bon, bien en place, le jeu de guitare saccadé de Jimmy Smith a l’effet escompté sur le public, tout à fait en phase avec le groupe, qui affiche une vraie maîtrise pour transformer en morceaux de bravoure des pièces pourtant délicates à transposer sur scène.
Et puis, alors que le concert est déjà bien avancé, Foals se décident à lâcher les chevaux (vous me pardonnerez le jeu de mots vaseux). Jack Bevan se dresse derrière ses fûts pour donner le tempo, l’irrésistible Red Socks Pugie fait chavirer l’Olympia, Yannis Philippakis se lance dans un slam sur Electric Bloom, Providence prolonge le plaisir. Ce crescendo qui fait monter l’intensité du concert au fur et à mesure donne toute sa pertinence aux choix du groupe et nous laisse aussi espérer que, contrairement à ce qu’on pouvait craindre, Foals ne se transformera pas en rouleau compresseur pour les stades et tient autant à son intensité qu’à sa fragilité. Comme pour mieux l’illustrer, le rappel s’ouvrira sur le délicat Moon avant que le presque outrancier Inhaler ne lui succède. Enfin, on aura droit à Two steps twice, sur lequel les Jagwar Ma auront le droit de revenir sur scène pour participer à un joyeux final en forme de communion entre groupe et public. Belle soirée.