">
Je commence à devenir un habitué des concerts de Ellah A. Thaun. Deuxième show en quinze jours. Et le constat est simple : en première partie ou en haut de l’affiche, le groupe reste excellent sur scène. Toujours cette propension à la rupture, à la cassure. Tout en gardant son identité. Une musique sombre, noire même, tout comme l’humour de Nathanaëlle Hauguel, au chant (ses interventions ont toujours un petit côté lunaire).
Le seul défaut des concerts en première partie, c’est qu’ils sont généralement très (trop) courts. C’était effectivement le cas.

Frustration, en revanche, c’était ma première. Et ce fut une sacrée claque. Une source sûre m’avait annoncé : « c’est un groupe de scène ». Le constat est sans appel : OUI !
Déjà, on a un frontman qui ne ménage pas ses efforts. C’est toujours plaisant de voir qu’un chanteur a cette même envie de bouger et de faire bouger le public, plus de vingt ans après ses débuts. Mais ce n’est pas tout, car le groupe a aussi une autre attraction, son bassiste. Un certain Pat. Un type extraordinaire, dans tous les sens du terme. Déjà, c’est un excellent musicien. Mais surtout il n’hésite pas à donner de sa personne. Et la communion avec le public est pour le moins totale et unique. On aura quand même eu un type qui est monté sur scène, une bière à la main, pour l’abreuver en plein morceau.
Et la musique ? C’est là encore une vraie réussite. En naviguant autour du punk et de toutes ses composantes, actuelles comme passées, chacun retrouve une ligne de basse, un bout de chant, ou un riff de guitare qui lui fait penser à un autre groupe. S’inspirer, sans pasticher. Voilà où Frustration nous emmène. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas, et plus de la moitié de la salle anime le pogo qui dure pendant tout le show. Rarement vu une telle masse se bouger lors d’un concert.
Aller voir le groupe sur scène sera donc ma recommandation de fin d’année. Les yeux fermés.

Crédit photo : Cyrille Gallo