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« Deux salles, deux ambiances » pouvait-on lire fut un temps à l’entrée de certaines boîtes (peut-être cela se fait-il encore d’ailleurs, je n’y mets plus vraiment les pieds). Avec le combo Lesneu / Grand Blanc, c’est un peu le sentiment qui ressort, tant les styles sont différents. Mais pas incompatibles, bien au contraire. C’était une première pour moi dans cette toute récente sale du Novomax, et il faut reconnaître que l’équipement est de qualité. La salle est bien faite, l’accès facile et le bâtiment a un certain cachet.
Lesneu, qui entamait ce jour une grosse tournée avec Miossec (à l’exception de cette date donc), ouvrait de fort belle manière le bal. Lesneu, c’est Victor Gobbé, échappé des Slow Sliders, et qui s’est offert un petit plaisir solo via l’EP « Lovin' ». Il est seul sur scène avec sa guitare et ses claviers. Ses compositions sont raffinées et son chant si particulier colle parfaitement à l’ambiance feutrée et intimiste du lieu. Grâce à ses machines, il crée des boucles de synthé ou de batterie, et peut ainsi agrémenter son jeu de guitare, mais cela en toute sobriété. Après avoir discuté un peu avec lui, il nous a annoncé qu’un album était en préparation. Affaire à suivre (de près) donc.
Au tour de Grand Blanc d’investir la scène. Et c’est exactement ce qu’ils font, grâce à une disposition des musiciens vraiment bien pensée. Sur le devant sont présents le clavier et la guitare, avec les deux voix (masculine et féminine). Derrière, de profil sur des estrades, la basse / clavier et la batterie. Tout l’espace est utilisé, et visuellement, c’est un vrai plaisir. Les éclairages sont eux aussi très réussis. Avec un simple fond blanc, ce sont de véritables nappes colorées qui s’abattent sur le groupe et le public. Côté musique, c’est aussi un succès. Le groupe entamant son set avec Surprise Party, puis croisant les titres de ses deux albums. En intercalant quelques morceaux calmes entre deux titres plus énervés, le groupe maintient un niveau de pression toujours très haut. Car il faut dire que quand il s’agit d’en mettre plein les oreilles, Grand Blanc répond présent. Ils n’hésitent clairement pas à se donner à fond et à envoyer du lourd. Cela tombe bien puisque leurs compositions s’y prêtent particulièrement. C’est probablement la présence des deux synthés qui permet cette émulation et la production de ce son à la fois rétro, moderne, dansant et puissant. Et puis une dernière chose : si sur album le duo de voix est parfois un peu trop en décalage (la voix féminine fluette et fragile / la voix masculine agressive et brutale), force est de reconnaître que sur scène, le rendu est tout autre, et l’alchimie a bien lieu.
Très très bonne soirée au Novomax donc. Vivement la prochaine !