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La Grande-Bretagne à l’honneur au Nouveau Casino : Gravenhurst venait défendre sur scène le très réussi "The Western Lands", à l’honneur dans de nombreux palmarès 2007, tandis que les Young Knives présentaient leur nouvel opus "Superabundance".
Avec leur look improbable de geeks ventipotents, les trois Young Knives parviennent parfois à égaler le charisme d’une timbale de ris de veau. En revanche leur post-punk sec, nerveux et mélodique, aussi musclé que ces musiciens sont gras, impressionne réellement. Les titres du dernier album "Superabundance", en particulier, prennent toute leur ampleur, et c’est notamment le cas du hit Lightswitch, propulsé par les breaks rythmiques du refrain, ou du très impressionnant Current Of The River dont le finale atteint une intensité redoutable. C’est donc avec regret que l’on voit le groupe quitter la scène : voici une première partie très réussie.
La balance s’étire un peu plus que de raison, on voit déjà les membres de Gravenhurst passer un temps fou à discuter avec l’ingénieur du son posté au balcon… Enfin, le trio se décide à rejoindre la scène, sous des applaudissements un rien timides, et entame son set par un instrumental. D’emblée, le groupe est en place, le son est très (trop, en fait) puissant, l’intensité est là malgré l’absence du moindre regard des musiciens vers leur public. Suivent le génial She Dances (le meilleur morceau de "The Western Lands"), Trust, Hollow Men… Instrumentalement, tout reste impeccable, les parties de guitare sont bien restituées, en revanche la voix de Nick Talbot, trop fluette, peine à trouver sa place.
Entre chaque chanson, les musiciens passent énormément de temps à s’accorder, à demander tel ou tel ajustement à l’ingénieur du son… Pendant que le public patiente avec indulgence. Pas de dialogue ou presque, simplement le spectacle déroutant d’un groupe comme en autarcie, à peine conscient de la présence des personnes venues l’applaudir.
La fin du concert s’avère plus réussie, Nick Talbot s’autorisant enfin une plaisanterie lors du rappel ; sa voix, plus posée et plus assurée, trouve enfin sa (petite) place au sein de l’artillerie instrumentale. Les derniers morceaux, les plus doux, sont très réussis, et le concert s’achève sur le classique Nicole.
Les chansons de Gravenhurst gardent, c’est heureux, toute leur beauté, mais on regrette que ce groupe ne joue que pour lui et pas pour le public… On a assisté à une magnifique répétition, mais peut-être pas à un vrai concert ?