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Que ce soir dans le monde anglo-saxon ou dans la sphère francophone, les filles ont décidé d’empoigner les guitares et elles le font avec classe. Ce soir-ci nous sommes allés voir le groupe Juniore, dont la chanson Je Panique nous a interpellés par son texte et ses sonorités. Mené par la chanteuse Anna Jean, ce groupe pourrait avoir enregistré en 1965 tant son style est identifiable. Il rappelle les images d’archives de l’ORTF et les vieux scopitones. C’est le style français, une pop douce et claire qui a notre connaissance n’a pas son équivalent en dehors de l’hexagone. C’est ce qu’on peut entendre chez des chanteuses frenchies comme Stella et Delphine qui n’ont pas connu un succès grand public et qui, à l’exception de Françoise Hardy, n’ont pas imprégné la mémoire collective. Cela correspond aux années qui ont suivies la vague Yéyé et avant le psychédélisme. Pourtant c’est un vrai bonheur que de regarder les archives de la télévision française et de se pencher sur le travail de réédition de passionnés qui les sauvent de l’oubli. Juniore ressemble comme deux gouttes d’eau à ces étoiles filantes des sixties qui ont laissées des enregistrements au charme fou. Certes vous trouverez que c’est à mille lieues des Pixies et de Sonic Youth, et que nous faisons parfois dans le rétro. Mais cette pop vintage est tellement agréable et authentique, nous ne pouvions pas ne pas la mentionner. Et à aucun moment ça ne sent le moisi.
Un concert de Juniore, c’est complètement déconcertant, c’est rock tout en étant fun et sage, sans aucune violence, et c’est très sympa. La salle était pleine et il n’y avait pas de première partie. Ce combo se présente comme une formation canonique, batterie, guitare, basse, orgue et chant. Cela nous change des romances nerveuses auxquelles nous vous avons habitués.