">
Le punk s’affiche au musée ? Énorme paradoxe pour un mouvement à des années-lumière d’une telle institutionnalisation ! À l’origine du moins. Mais, peu importe, à l’occasion de l’exposition “Europunk” qui se tient entre ses murs, c’est la très chic Cité de la Musique qui régale et invite Holograms, Cheveu et Kap Bambino à partager l’affiche ce soir.
Cheveu attaque, ça cogne sec aussitôt. Le trio bordelais dézingue complètement la fosse avec ses morceaux parés d’une nervosité décapante. Ils déploient toute leur énergie qui gagne vite les premiers rangs, plongeant la fosse dans une marée de sueur salvatrice. Il y a chez eux un esprit destroy imparable. Quand les premières notes de Quattro Stagioni, tiré de leur dernier album, se font entendre, la réaction est immédiate : c’est le bordel. Point d’orgue et véritable hymne punk. Le son sale et bricolé de Cheveu a l’art et la manière de faire vriller ce (trop ?) beau monde. Nous, on est fans.
Place ensuite à Kap Bambino. Le duo retourne immédiatement l’assistance, nous met la tête à l’envers : Caroline Martial, fidèle à elle-même, éructe les textes quand Orion Bouvier reste impassible derrière les platines à balancer un son saturé et violent. Les synthétiseurs sont branchés sur un mode punk, la cadence accélère sans concession (New Breath) et le climat devient électrique (Dead Lazers). Les morceaux, abrasifs et dansants, s’enchaînent à toute vitesse ; pas de temps mort. Une prestation réussie, mais un poil abrutissante.