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Ce samedi 17 novembre, les amateurs de musique pouvaient effectuer une bonne action tout en assouvissant leur passion. Au Magasin 4, en effet, était organisé un événement dont les bénéfices serviront à financer une école d’Olodum – percussions – au Brésil (village d’Arembepe, à +/- 60 km de Salbador de Bahia), mise sur pied par le bienfaiteur Jean-Luc Maitrank. Ce surnom lui a été affublé en hommage au délicieux breuvage qu’il nous concocte tout au long de l’année (le meilleur maitrank du monde, que vous trouvez entre autres à Dour, aux Francofolies de Spa, à Nandrin et au Bear Rock).
A l’affiche, dès 18 heures, quatre groupes qui nous sont proches : les Namurois de San Remo, les Andennais de Sweek et de Quiet et les Brabançons de Tongue. Pour compléter le tableau, on trouvait ITC, Street Music et les germanophones de Fantomas Pop. Ces sept groupes se sont succédés alternativement sur les deux scènes – très justement appelées ‘d’en bas’ et ‘d’en haut’ – de cette chaleureuse salle de concerts bruxelloise (malgré le style très entrepôt).
Les Namurois ont ouvert la soirée, avec leur pop langoureuse à la Grandaddy, avec claviers et boîtes à rythmes. On ne changera pas d’avis : ils ont vraiment de l’avenir, même si quelques imperfections sont à corriger, comme la voix (plutôt un problème de sonorisation, il faut le dire) et la batterie, qui fait trop métronome, et qui est sans vraie originalité (mais il faut dire que le batteur est aussi occupé au chant). Featuring, as guest stars, Cindy and Magali from the majorettes’ club of Sambreville !
En tant que fan de la première heure, je n’attendais pas grand chose du concert de Quiet. Leur emocore à la Chokebore, je commence à le connaître (sans connotation péjorative du tout). Et pourtant, ils me l’avaient bien dit que leurs nouveaux morceaux s’écartaient de leur modèle hawaiien… Mais quelle claque ! On peut dire sans exagérer qu’ils ont franchi un nouveau palier, ce qui les place vraiment très haut dans le rock belge alternatif, avec un style à présent bien affirmé et propre à eux (la comparaison à des références étant malgré tout le moyen le plus efficace pour décrire la musique d’un groupe, on citera Chokebore, toujours quand même, et surtout, fait nouveau, Codeine). Un concert sans fausse note, si ce n’est peut-être le rappel, où le groupe a exécuté un de ses plus anciens morceaux, ‘Meaningful’, qui figurait sur leur première démo autoproduite » A Bitter Song « , et qui du coup faisait un peu tache avec le reste du set. A part ça, rien à redire : le chant est bien est place maintenant, la voix étant plus » naturelle » qu’avant à mon sens, la batterie très sèche, et la basse envoutante. Le trio espère pouvoir enregistrer un EP assez rapidement, avis aux amateurs ! (contact : www.quiet.be.tf)
En troisième position, les bluesy de ITC, musiciens aguerris qui jouaient leur premier concert ensemble’ (© J-L Maitrank), malgré le fait qu’ils aient joué deux fois, n’ont pas convaincu. Enfin, ne m’ont pas convaincu. Réservé aux amateurs…
Retour à la scène d’en haut avec les vice-champions du monde de rock wallon Sweek, qui ont comme de coutume livré un concert plein et énergique. Rappelons que le groupe pratique un post-rock instrumental à la Mogwai (période bruyante) ou Fly Pan Am (pour le côté funky peut-être) et que tout récemment, le chant a refait son apparition, avec sporadiquement la lecture par un sixième et nouveau membre de poèmes de sa propre composition (en anglais). Les musiciens se connaissent par coeur, ça se voit et ça fait d’ailleurs plaisir à voir. Ils enregistreront sous peu leur premier album, qui devrait contenir 8 morceaux, dont le Godspeed-ien Creusfeld Jacobs, magnifique pièce de plus d’un quart d’heure. Qui s’occupe de contacter Constellation ?
Toujours en haut, Tongue a confirmé qu’ils sont bien meilleurs sur scène que sur CD (leur album ‘[a]venture’, distribué par Magnet Records, est toutefois d’un bon niveau). Les guitares sont assourdissantes comme on en a parfois besoin, le clavier ajoute une touche krautrock et la voix est moins froide que sur CD. Du vrai rock, quoi !
Fantomas Pop a apporté la petite touche de folie à la soirée, avec leur pop loufoque à claviers. En prime, une chanson reprenant le thème du cultissime feuilleton allemand Derrick.
Pour clôturer la partie musicale de la soirée, les percussions des Bruxellois de Street Music, qui portent vraiment bien leur nom puisqu’ils avaient été vus la veille rue Neuve à Bruxelles ! Bien que répétitif, le set a constitué une excellente introduction à l’after party, plutôt chaude au demeurant.
PS : l’abus de maitrank est douloureux pour la tête le lendemain.