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Pour cause de mauvais temps sur la cité corsaire, les concerts prévus sur la plage de Bon-Secours la veille et en ce jeudi 16 août sont déplacés au Palais du Grand Large. Pas de sieste musicale sur le sable pour les festivaliers, mais un concert de Sébastien Schuller qui attire malgré tout bon nombre de curieux. Il faut dire que le parisien a bonne réputation depuis son excellent premier album "Happiness". Il se présente ici en solo avec son piano, quelques séquenceurs et percussions, dans une douce atmosphère ouatée. Les corps sont enchevêtrés devant la scène, certainement fatigués par la soirée de la veille, certains ferment les yeux afin de s’imprégner des douces mélodies et de la mélancolique voix du songwriter français. Malgré quelques problèmes techniques, Sébastien Schuller a décidé d’offrir au public une majorité de nouveaux titres qui devraient apparaître sur son prochain album, à venir en début d’année 2008. On l’attend déjà avec impatience.
Ils sont peu nombreux ceux qui connaissent Fujiya & Miyagi (photo 1). Ceux qui s’interrogent sur la teneur de ce « duo nippon » en sont pour leurs frais lorsque débarque le trio anglais (de Brighton plus précisément). La ligne de basse hypnotique et les nappes de synthés vintage de leur tube Ankle Injuries sont les premières à résonner dans l’enceinte du fort de Saint-Père. Sous un soleil agréable et malgré une affluence encore timide, le trio enchaîne les titres groovy (Collarbone, In One Ear &Out The Other) sur fond d’electronica kraftwerkien. Qu’ils soient allongés dans l’herbe ou face à la scène, les festivaliers semblent apprécier cette mixture, le groupe de David Best recevant une belle ovation a la fin de son set.
Avec un look de corbeaux morts à la Rasmus, 120 Days (photo 2) ont du mal à imposer leur cold-wave mollement glam aux festivaliers. Le chant poussif d’Adne Meisfjord rappelant celui d’un Perry Farrel enruhmé, mêlé à des nappes de synthé 90’s à faire pâlir les tristement célèbres Babylon Zoo (auteur de l’inoubliable tube Space Man) donne à tous le sentiment que le concert des Norvégiens a effectivement duré 120 jours. Un concert qui n’aura pas marqué l’édition 2007 tant le répertoire electro-rock du groupe est ennuyeux et convenu.
Tête d’affiche de la collection été, la programmation des Smashing Pumpkins (photos 3 et 4) laissait nombre de festivaliers dubitatifs, doute confirmé par la prestation des citrouilles. Entrant en scène au son d’un solo de batterie sans véritable sensibilité, on comprend bien vite que Jimmy « Desintox » Chamberlain n’as plus sa finesse d’antan. Ginger Reyes et Jeff Schroeder, remplaçants respectifs de D’arcy et James Iha, donnent l’impression d’assister à un concours de sosie des Smashing Pumpkins. Triste spectacle d’un immense groupe qui refuse de vieillir et de céder sa place. Chacun verse certes une petite larme en souvenir de son adolescence, à l’écoute de titres comme Disarm, Today, ou Bullet With Butterfly Wings, perles héritées d’un age révolu, noyées dans un flot de nouvelles compositions insipides. Billy Corgan est loin de son glorieux passé de songwriter, définitivement perdu après "Adore".
La prestation de New Young Pony Club (photos 5 et 6) constitue la belle surprise de la soirée. Pari audacieux des programmateurs, ce groupe mixte (trois filles, deux mecs) est pris en tenaille entre le rouleau compresseur écrasant des Pumpkins et le kaléidoscope sexy de CSS. Avec un mélange très dansant de rock et d’électro, ces dignes héritiers de New Order déjouent les pronostics et tiennent le public en haleine de bout en bout. Les morceaux de NYPC, parfaits à découvrir lors d’un festival en plein air, s’enchaînent sans aucune baisse de régime. Mention spéciale pour l’énérgie débordante de la chanteuse Tahita Bulmer et la tenue paillettes de la clavier Lou Hayter. On ne pouvait rêver meilleur avant-goût de la furie musicale et scénique de CSS (photos 7 et 8).
Ballons, paillettes, boules à facettes, les Brésilien(ne)s n’ont pas lésiné sur l’attirail festif et un peu kitsch, il faut bien l’avouer. Le public, chauffé à blanc par le set groovy de NewYoung Pony Club, s’embrase dès l’entrée de Lovefoxxx et ses copines. De Alala à Off The Hook en passant par Let’s Make Love And Listen Death From Above, les tubes disco-punk défilent et transforment le fort de Saint-Père en gigantesque piste de danse. C’est le moment choisi par Lovefoxxx pour enfiler une tenue à paillettes d’un goût douteux mais résolument dans l’esprit « Carnaval de Rio » prôné par son groupe. Il est plus de 3h du matin et la fête bat son plein grâce à CSS. Pendant ce temps là, quelque part sur le site, Billy Corgan cherche encore le moyen de transformer ses citrouilles en carosse…
Lire le live-report du mercredi 15 août (1/3)
Lire le live-report du vendredi 17 août (3/3)
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Crédit photos : Hervé Le Gall (www.cinquiemenuit.com)
Par Christophe, Thomas, Tilda et…