"> La Route Du Rock @ Saint-Malo - 15 Aout 2014 - Live Report - Indiepoprock

La Route Du Rock @ Saint-Malo – 15 Aout 2014


In The Mud For La Route Du Rock

Nous n’aurons pu profiter que d’une seule journée de cette célébration du rock indé : la mort dans l’âme, nous aurons notamment raté la performance énorme de Thee Oh Sees (en attestent les vidéos glanées ici ou là). Mais nous ferons contre mauvaise fortune bon cœur avec cette journée du Vendredi déjà très riche…

Arrivés sur le site, nous sommes avant tout frappés par la stabilité précaire du sol et comprenons vite qu’il s’agit de faire rapidement le deuil de nos souliers. Après enquête rapide nous apprenons que la veille, des camions citernes ont été dépêchés sur le site afin d’écoper les lieux, ce qui nous fera regretter d’autant plus de ne pas avoir été présents, ou pas…

La tableau étant planté, nous arrivons au début du set du premier groupe, Cheatah qui se produit sur la « petite » scène (scène des remparts) affrétée pour les groupes à découvrir. Le son pour le moins inaudible, en tout cas très mal géré, nous fera nous enfuir rapidement d’un live qui ne semblait pas jouir d’une énergie exceptionnelle. Quelques appuis hasardeux plus tard, et après un petit détour par le coin des disquaires, nous voilà face à la scène du Fort, en attente de la prestation d’un des gros morceaux de la journée : Anna Calvi. La dame, ponctuelle, commence pile à l’heure par trois titres qui vont nous faire craindre un concert trop mollasson. Que nenni, une fois lancé après ces morceaux de mise en bouche, la dame libère sa voix et les cordes de sa guitare dans une tension palpable entre fureur et timidité. La classe que la guitar hero indé dégage nous tiendra limite en apnée tout au long d’une prestation qui ne pourra que nous faire chavirer à son envoûtante aura.

Motor city (Detroit, Michigan) n’a jamais été avare en jeune fous du punk rock. Derniers à sortir des fourneaux, Protomartyr, reprennent le flambeau sur la scène des remparts. Un fois rassurés sur la qualité sonore, nous pouvons entrer dans le monde des Américains. Rien de particulièrement novateur, des compositions assez simples et une énorme envie de tout casser, du punk rock quoi. A tendance très pop, au point qu’on pourrait jurer qu’ils sont Anglais, les quatre compères nous offriront une bonne tranche de « défouloir » au prix d’une heure de très bonne facture.

Après la fraîcheur des punk rockeux ricains, place au shoegaze des « vieux » Slowdive. Il fait encore jour, la fatigue n’est pas encore là dans l’auditoire et cela constituera un vrai frein quant à l’efficacité du concert. Défendant un ensemble de titres sans reliefs particuliers, plus propices à l’introspection en salle obscure qu’à la fraternité dans la boue, le groupe (alibi culte de cette année) raviront tout de même leurs fans nombreux et auront  été auteurs d’une prestation pro avec quelques moments de grâce.

Portishead prend alors la suite. Et, mon dieu !!!, la chair de poule traverse le corps rien que d’y repenser, ce n’était pourtant pas faute de les avoir vu un mois auparavant. Habités, virtuoses, hypnotiques, en un mot, géniaux : Protishead c’est ça et bien plus. Le tout prenant en live des allures de séance de secte à grande échelle. A tel point que l’on n’en vient très rapidement à oublier les avoir vus il y a si peu de temps. Il faut dire aussi qu’il ne s’agit pas d’un copier/coller, d’une tournée à la chaîne, tant la setlist est retravaillée. Un supplément d’âme est à noter sur la prestation du soir, et on se sent d’autant plus liés aux pérégrinations instrumentales et vocales de la bande à Beth Gibbons. Un vrai lien organique semble se créer avec ce groupe, une alchimie instantanée qui grandit jusqu’au déchirement de la fin du live.

En « descente de transe » nous voilà sans transition projetés sans sommation dans le punk rock furieux de Metz. Quand on dit furieux c’est un doux euphémisme, de vrais boules de rage pure que ces trois petits gars pas plus impressionnants que ça. Et pourtant, une fois sur scène, les fauves sont lâchés et la folie prend possession des lieux. Bien que le pogoteur patenté en aura pour son argent, il s’agira de s’écarter un peu de la foule pour profiter de ce « grunge hardcore » particulièrement riche et original qui finira sur un morceau dantesque de 10 minutes, (on en a encore mal aux bras pour le batteur), entre psychédélisme, noise syncopé et métal.

Liars semble être un des groupes les plus surprenants à voir live, leur entrée sur la scène du fort, avec une mise en scène des plus fofolles nous fera rester, voir ce qu’ils pourront nous proposer suite à leur dernier album, des plus déroutants. C’est electro, c’est décousu, mais il faut bien reconnaître que l’attitude du frontman, qui joue la bête de scène nous tiendra quand même en haleine. Nous partirons tout de même, une longue route nous attendant, laissant le public entre de bonnes mains. Ils pourront profiter d’une fin de journée aux allures de dancefloor avec le « supergroupe » techno teuton Moderat.

 

En conclusion, mouais, pas de surprise cette année, ce fut génial, comme prévu :  les têtes d’affiches assurent, les petits nouveaux étaient globalement au top, des découvertes qu’on va garder en mémoire, et des souvenirs impérissables, la Route Du Rock n’en est pas à son coup d’essai…

Quelques prestations sont disponibles en vidéo ici.

 

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