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Tout vient à point à qui sait attendre. Un souci technique vous avait privé du compte rendu de l’édition été 2019. Pas de panique, c’est réparé. Sautez dans la machine à remonter le temps !
Cet été se tenait le traditionnel rendez-vous pop rock de la Route du Rock. Dispersé sur 3 sites autour de Saint-Malo, le festival a une fois de plus mis en avant une affiche alléchante et pointue. Trente artistes, groupes ou formations qui se sont succédé sur scène. Pour marquer le coup, retour sur les (presque) 30 coups spéciaux de ces quatre jours de musique, de fête, de foot et de plaisir !
MERCREDI 14
Anna St Louis, le coup de feu !
Ouverture de festival tout en tendresse et en sobriété. La folk tranquille de l’américaine correspond bien à la petite salle de la Nouvelle Vague. Le public commence à arriver calmement et ouvre ses oreilles religieusement. Un concert fort sympathique, mais qui m’a paru un peu trop dépouillé par rapport à ce qui est proposé sur disque.
Big Thief, le joli coup !
Les magnifiques compositions de Big Thief avaient tout pour plaire au public. Ce fut globalement le cas, au vu des retours sur le concert. À titre personnel, j’ai cependant trouvé que les variations et la puissance de voix qui font la particularité d’Adrianne Lenker sur album étaient bien moins présentes sur scène.
Sharon Van Etten, le premier coup de tonnerre !
On rentre dans le vif du sujet. Dernièrement, Sharon Van Etten a opéré un virage un peu plus rock dans sa musique, et ne se prive pas pour le faire savoir une fois sur scène. C’est fort, mais toujours juste.
JEUDI 15
Pond, les 400 coups !
Avec un Nick Albrook sautillant dans tous les sens, la soirée ne pouvait mieux commencer. Loin d’être avare de sa personne, le frontman de Pond utilise tout l’espace que la scène lui offre. Un peu plus même puisqu’il fera un petit tour dans le public. C’est toujours un peu délicat d’ouvrir en plein air, lorsque les spectateurs sont clairsemés et pas forcément très attentifs. Mais les Pond s’en sortent haut la main.
Fontaines D.C., le coup de collier !
Mettre un coup de collier, c’est produire un effort intense sur une courte durée. Difficile de mieux résumer la performance des Irlandais ce soir-là (mais c’est toujours ainsi, d’après ce que j’ai pu lire ou entendre). Une quarantaine de minutes sur scène, pas plus. Mais un rythme plus que soutenu du début à la fin. Il y a une urgence dans chaque morceau, comme si c’était le dernier concert du groupe. Grian Chatten, avec ses faux airs de Ian Curtis, en fait des tonnes, et ça marche. Il crache par terre, il se tape, il jette ce qui lui passe sous la main. Une attitude entre « branleur » et « dépassé par les évènements » qui donne une dimension unique au live.
Idles, le coup de boule !
Bon, c’était prévisible. Le groupe avait déjà retourné le Fort de St Père il y a deux ans. Avec leur nouvel album à promouvoir, tous les ingrédients étaient réunis. Seul l’effet de surprise manquait au rapport. Qu’à cela ne tienne, le groupe a fait le job, largement. Le public a d’ailleurs réagit immédiatement, et le pogo des premiers rangs ne s’est calmé qu’à la fin du concert. Joe Talbot, en plus d’utiliser sa voix de fort belle manière, a aussi des messages à faire passer (communication avec le public qui avait d’ailleurs manqué aux Fontaines D.C.). Le Brexit en prendra pour son grade, sévèrement.
Stereolab, le coup de vieux !
L’un des moments les plus attendus de cette édition, le retour de Stereolab. Nombre de festivaliers présents cette année ont été bercés (ou presque) par les mélodies de Tim Gane et Leatitia Sadier dans les années 90/2000. L’annonce de leur reformation pour une tournée avait été une très bonne nouvelle. L’annonce de leur passage à la Route du Rock était le summum. Quel immense plaisir que de pouvoir entendre tous ces titres qui ont tourné sur les platines CD pendant si longtemps. À nous les French Disko, les Miss Modular ou bien encore Ping Pong. Un plaisir cependant un peu gâché par des soucis de son. Soucis assez perceptibles lorsque l’on se situait proche de la scène.
Tame Impala, le coup de canon !
Ils avaient prévenu. Le concert allait être une débauche de moyens sans précédent sur le festival. Lumière, son, confettis, le public allait en prendre plein les yeux et les oreilles. Ce fut effectivement le cas. Le groupe ayant sorti certains éclairages qui, honnêtement, ont un rendu assez extraordinaire.
Black Midi, le coup de poing !
Énormes sur album, mais trop déstructurés pour mes oreilles d’esthète (!), les Black Midi on fait ce qu’ils savent faire. J’accroche difficilement, et j’en profite pour passer au stand restauration.
John Hopkins, Lena Willikens : les coups au bar !
Je dois l’avouer, les concerts éléctros m’attirent moins que le reste. C’est donc le moment idéal pour retrouver les copains au bar et discuter… jusqu’à plus soif !
VENDREDI 16
Foxwarren, le coup sûr !
Projet de longue date pour Andy Shauf et ses potes, Foxwarren propose une musique folk pointue et respectant scrupuleusement les canons du style. Le concert aura été du même acabit : sans surprise, mais extrêmement agréable.
White Fence, le coup de gueule !
Coup de gueule non pas vers le groupe et sa musique, qui auront été à la hauteur (avec une pluie qui commençait à faire son apparition), mais plus pour son comportement scénique. Je n’ai, de mémoire, jamais vu un groupe être aussi peu souriant sur scène. Probablement pour se donner un côté distant, mais est-ce vraiment utile ?
Altin Gün, le coup de soleil !
Les formations étiquetées « world » (même si c’est un peu un sac fourre-tout) ne sont pas réellement légion à saint-Malo. C’est donc avec une grande curiosité que le public s’est massé devant Altin Gün. Grand bien leur en a pris, car ce fut clairement l’une des bonnes surprises du weekend. En mêlant habilement rock et musique traditionnelle, les Néerlandais ont réussi le pari de remplacer le soleil défaillant.
Hot Chip, le coup de foudre !
Pour moi, ce fut LE concert de l’année ! J’avais senti que quelque chose de bon allait se passer ce soir-là. La réalité fut bien au-dessus de mes attentes. Dansant à souhait, au bon moment dans la soirée, le spectacle Hot Chip a tout simplement déchiré. En ajoutant quelques petites « séquences émotion » (les enfants des musiciens qui viennent sur scène), rien n’est venu perturber ceux que l’on appelle la « machine à danser ». Pour mon prochain anniversaire, merci de penser à m’offrir un chapeau-fromage !
Crows, le coup dans le vide !
Encore trop fébrile pour suivre un concert après l’ouragan Hot Chip, je zappe Crows et me concentre sur la récup’.
2 Many DJ’s, à tous les coups on gagne !
Formule gagnante pour les Belges de 2 Many. Pas de surprise, c’est un « fan service » qui ne peut décevoir. Un karaoké géant avec du tube, du tube et encore du tube !
Crack Cloud, Paula Temple, les coups au bar !
Comme la veille, je m’éteins progressivement en fin de soirée, les souvenir devenant de plus en plus lointains…
SAMEDI 17
SAND, le coup du chapeau !
Le tournoi de foot est devenu un rituel avec les copains depuis 2016 (l’équipe se nomme d’ailleurs The Avalanches en mémoire du groupe déprogrammé). Pour notre quatrième participation, la routourne a enfin tourné, puisque nous avons miraculeusement remporté le titre. Petite fierté personnelle, mais surtout un moment sympa avec les autres équipes, l’organisation, et de la bonne musique en fond sonore.
Hand Habits, le coup de baguette magique !
Comme la veille, c’est un concert plutôt calme qui ouvre la journée. Et comme la veille, c’est sans surprise, mais avec brio, que le groupe nous délivre ses compositions pop.
Deerhunter, le coup du parapluie !
« Un concert de Deerhunter, c’est un peu comme une boite de chocolat » aurait dit Forest Gump. Cette fois-ci, nous avons eu droit au Bradford Cox des bons jours. Inversement proportionnel au temps qu’il faisait dehors. Mais il l’a dit lui-même, il adore la pluie. Ce qui a donné une belle image au passage. Celle où il sort son grand manteau jaune sur scène. Un concert assez magique donc où les compositions du groupe semblaient littéralement envelopper le fort.
Pottery, les coups au bar !
Encore…
The Growlers, le coup de mou !
La petite déception du festival. Un groupe physiquement présent, mais mentalement absent, qui aurait probablement préféré être dans un canapé affalé devant la TV. Mou, très mou, et sans ambition.
Metronomy, le coup d’éclat !
Très attendus pour cette dernière soirée, les Metronomy ont livré un set à la fois pro et convaincant. Avec leur scène mobile et ultra-colorée, ils ont pu capter l’attention des oreilles ET des yeux. Les hymnes pop sont taillées pour ces grands festivals, et c’est sans problème qu’ils ont fait danser tout le fort.
David August, le coup de grâce !
Ça commençait à sentir la fin pour moi. Fatigue et pluie ont eu raison de ma (bonne) volonté. Je pars me coucher sous les gouttes qui commencent vraiment à tomber fort au bout d’une vingtaine de minutes de concert. Convaincu par l’artiste, mais lâché par un corps vieillissant :-(
En parallèle se tenait l’expo La « New Wave » en 40 photos, avec des clichés de Pierre René-Worms. Un petit moment tranquille dans le weekend qui permet d’échapper un peu à la foule et au bruit.
Pour conclure, un grand merci et un gros bravo aux groupes, bénévoles, organisateurs. Et avec une prog toujours à la pointe ;-)
En bonus, le look total « RdR hiver », en plein été (quand on vous dit que le temps n’était pas vraiment de la partie…).