">
Alors que Paris grelottait sous la neige, la chaleur du sous-sol de la Maroquinerie accueillait ce lundi soir la deuxième date des Nuits de l’Alligator.
Le festival avait pris ses quartiers d’été dans le 20eme arrondissement, pour une soirée résolument féminine.
Trois groupes à l’affiche, trois frontwomen et trois propositions résolument différentes: Parlor Snakes, Mr Airplane Man et enfin Jen Cloher.
Les parisiens de Parlor Snakes avaient la lourde tâche d’ouvrir la soirée, et force est de constater que le batteur et la chanteuse n’ont pas ménagé leurs efforts pour chauffer la salle. Leur énergie est présente, c’est indéniable et leur pop-punk-garage-rock remplit son office avec un set propre, qui toutefois ne nous aura pas emmenés avec eux.
Le clavier et la guitare se disputant le devant de la scène, la proposition perd en attrait ce qu’elle aurait pu gagner à être plus tranchée.
Viennent alors Mr Airplane Man, duo féminin guitare batterie qui fleure bon le bayou dès lors que le bottleneck frotte les 6 cordes de la Gibson. C’est particulièrement à ces moments que le duo délivre la meilleure partie de son set, en tout cas celle qui aura eu le mérite de nous faire voyager l’espace de quelques titres. C’est classique, sobre mais il manque ce petit supplément d’âme qui fait d’un live un bon moment, notamment si la batteuse venait à muscler son jeu et insuffler l’énergie qui fait parfois défaut.
Quand Jen Cloher et ses acolytes s’installent, en revanche c’est une agréable surprise que de réaliser que la deuxième guitare de ce set sera celle de Courtney Barnett. Et la surprise se transforme en excellent moment, tant Courtney est impeccable au service des titres de l’Australienne. Ce supplément d’âme qui nous a jusqu’alors manqué dans le déroulé de la soirée est enfin là.
Si les titres studio des albums de Jen Cloher convoquent les coolissimes influences de PJ Harvey, du Velvet Undergound, de l’americana classique (d’aucuns oseraient y voir une lointaine parenté avec Sheryl Crow mais pas nous), en live le son est bien plus rugueux, plus rock et plus grunge ce qui n’est pas pour nous déplaire. La guitare rageusement mélodique de Courtney y est pour beaucoup. Nous lui devons en effet une grande partie de notre plaisir, tant par les sons qu’elle en tire que par sa présence scénique.
Le duo Jen/Courtney fonctionne à merveille, épaulé par une batteuse jamais avare d’énergie et par un bassiste discret mais présent.
La soirée s’achèvera par ce live inoubliable à tous points de vue.
Les Nuits de l’Alligator continuent leur tournée française jusqu’au 17 février.