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L’endroit paraît immense, presque trop. Lieu de rendez-vous incontournable pour les amoureux de musique et reconnu pour l’excellence de sa programmation, La Cartonnerie de Reims dédiait en ce 4 Novembre la grandeur de ses lieux au quatuor anglais Metronomy, groupe en vogue et non moins immense depuis l’incroyable succès de « The English Riviera » ainsi que son dernier album en date « Love Letters », qu’il ne cesse de défendre sur scène depuis sa parution en mars dernier.
L’occasion était aussi donnée de découvrir un groupe pop lui aussi originaire des contrées britanniques, à savoir Glass Animals et la fraîcheur de son premier effort récemment publié. N’ayant pu honorer ses engagements, c’est finalement Andrea Balency qui s’installe au pied levé pour la première partie. Timide, mais loin de paraître impressionnée, la jeune artiste déploie son electro sensuel à coups de rythmiques saccadées, alimentées par une remarquable alliance entre synthés et autres vocodeurs, mais aussi et surtout par l’angélisme de son timbre. Cela étant, le caractère plutôt glacial de ses compositions peine à transcender la foule, pas franchement réceptive aux élans de la compositrice franco-mexicaine. Quant à Glass Animals, il faudra attendre les dates suivantes pour en apprécier l’étoffe (cf. deuxième onglet)…
Entourés d’un décor pigmenté évoquant ni plus ni moins le design de son dernier opus, nos cinq protagonistes (NDLR: un musicien supplémentaire s’étant greffé au groupe…) débarquent ensuite sur la scène de la Grande Salle, appliquant le dress-code qui est le leur depuis le début de la tournée: Chemises noires (pour les garçons) et costumes blancs aux liserés bleus/rouges.
La galerie, quasiment comble ce soir-là, retient son souffle à l’entame de la setlist, composée de Holiday et Radio Ladio, deux titres issus de leur deuxième album « Nights Out » (2008). Mélange de disco et d’electro sautillante, ces premiers morceaux -moins connus du grand public- ont le mérite de mettre l’assistance directement dans le bain.
Si la soirée s’annonce d’ores et déjà énergique, l’apparition des titres phares Love Letters et The Look (morceau qui les a révélé au grand jour) décuple à eux deux l’émulation ambiante et permet à Metronomy d’asseoir sa réputation de paradoxe scénique. Autrement dit, un combo pop à l’esprit simple, mais contrôlé, s’appuyant sur un contraste entre attitudes décontractées et mise en scène millimétrée, à l’instar de la paire I’m Aquarius/Reservoir où, excepté son leader Joseph Mount, les quatre autres membres s’unissent deux par deux autour des micros avec, au passage, différents mouvements de bras chorégraphiés.
La suite s’articule autour d’un condensé des différents albums du groupe avec, pèle-mêle, Corinne, Side Two, Heartbreaker, mais aussi un épique trident en fin de parcours constitué de l’instrumental Boy Racers, Month Of Sundays et le tubesque The Bay. Tambour battant, les métronomes enfilent les titres devant un public rémois largement déridé, notamment lorsque le leader à bouclettes rappelle que la capitale marnaise fût le théâtre (après Paris) des premières représentations françaises du groupe, à l’époque en trio.
À l’annonce des différents intervenants effectués entre deux morceaux par un Joseph Mount toujours dans les bons coups, la batteuse Anna Prior a devancé ses acolytes à l’applaudimètre, plus encore lorsque celle-ci a entonné Everything Goes My Way, titre où l’on peut apprécier la maîtrise et le charme enjôleur de sa voix. Nous n’omettrons pourtant de ce set l’exaltation communicative du bassiste Gbenga Adelekan, l’humeur malicieuse d’Oscar Cash ou encore l’apport essentiel derrière les claviers et les cordes acoustiques du cinquième comparse Michael Lovett (NZCA/Lines à la scène…). Nous n’oublierons pas non plus qu’au travers de cette prestation une fois encore tonitruante, contempler Metronomy sur scène est l’assurance de passer un agréable moment…
John D.
Remerciements: Justine Caballina & Laurent Grigord du collectif de photographes « ArtEos »
En ce samedi soir, c’est la Coopérative de Mai qui est envahie par la tornade Metronomy et les très prometteurs Glass Animals pour leur dernière date en France.
Il est exactement 20h30 quand les quatre Anglais de Glass Animals arrivent sur scène en toute simplicité, Dave Bayley (Chant et Guitare) est même en chaussettes. Ils entament leur set avec Psylla et plongent la salle, pas encore pleine, dans leur monde. Dans la fosse on se laisse alors aller à des danses toutes aussi farfelues les unes que les autres ce qui nous vaut un « You’re the best dancing city in France, I love it ! ». À partir de ce moment, ils enchaînent les réussites et la salle, qui semble bien connaître le groupe, est conquise. Se succèdent les tubes Gooey, et Hazey ainsi qu’une reprise du Love Lockdown de Kayne West. Après une demi-heure de set le chanteur annonce la dernière chanson, ce sera Pools. Pour ce dernier morceau comme pour les précédents la performance live est très bien maîtrisée et apporte vraiment quelque chose à leur musique, l’ajout de solos de guitare psychédéliques ou de breaks de batterie élève le quatuor au rang de très bon groupe live !
21h30, la musique d’ambiance s’arrête et Metronomy entre en scène ! La salle est maintenant bondée. C’est Holiday qu’ils lancent en premier comme pour mettre directement le public en transe. Ils enchaînent avec Radio Ladio, un des nombreux morceaux devenus cultes de leur deuxième album. C’est au tour de Love Letters chanson-titre de leur quatrième effort sorti cette année, tout le public entonne le refrain avec le groupe qui comme à son habitude donne tout. On regrette simplement l’absence du solo de trompette qui concluait la version studio. Ils opèrent ensuite un bref retour en arrière avec deux des titres qui ont fait leur renommée en France et dans le monde, extraits de leur troisième album The English Riviera, sorti en 2011: Everything Goes My Way pour laquelle la batteuse Anna Prior laisse entendre sa jolie voix, et The Look auquel revient la palme du morceau le plus ovationné dès les premières notes. La partie de batterie de ce dernier est tellement exigeante qu’une petite pause est nécessaire à Anna, elle rejoint donc Oscar Cash derrière son clavier et Olugbenga Adelekan fait de même en rejoignant Mikel Lovett pour jouer I’m Aquarius en laissant Joe Mount seul sur le devant de la scène. Dans la même organisation, ils nous livrent cette petite friandise qu’est Reservoir. Ils poursuivent alors avec She Wants qu’ils ont rendu beaucoup plus dynamique que la petite balade qu’elle était sur l’album, ce qui est un peu dommage à mon avis.
On passe alors à un moment plus acoustique du concert avec un guitare-voix sur Never Wanted où Joseph Mount est seul en scène. Tant de tendresse et de douceur nous auraient presque fait oublier que Metronomy sait aussi nous faire bouger et plus si affinité, et les deux morceaux suivants nous le rappellent ! Après un Side 2 un peu méconnu, ils lancent ce qui pour moi a été la meilleure surprise du concert: Thing For Me. Ce nouvel extrait de « Nights Out » transporte tout le monde et il nous faut au moins The Upsetter pour reprendre des forces et laisser tomber une ou deux larmes. Pour ce morceau Michael Lovett s’assoit sur l’estrade où est placée la batterie et nous livre un mélancolique solo à la guitare acoustique. Il est temps de sécher nos pleures et de se déhancher sur un autre énorme succès du groupe Heartbreaker et son mythique thème de basse, puis vient l’instrumental Boy Racers sur lequel Joe Mount laisse ses compagnons de jeu seuls en scène. Après Month Of Sundays, une balade très réussie du dernier album, le quatuor envoie ce qui est sans doute son plus gros tube The Bay ! Ils terminent leur show avec Some Written puis sortent de scène.
Après quelques minutes de standing ovation les cinq acolytes reviennent pour deux titres: Love Underlined et le désormais cultissime You Could Easily Have Me !!! Avec ces deux morceaux complètement fous, ils font littéralement exploser la salle qui danse, crie, saute dans tous les sens. Mais ça y est c’est déjà terminé… et il n’y a plus qu’à attendre la prochaine tournée de ces quatre Anglais toujours aussi proches du public, toujours aussi heureux de présenter leur travail, et dont chaque membre a sa propre personnalité, sa particularité. C’est tout cela qui fait de Metronomy un groupe à part !
Georgy