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Recouvrance, groupe brestois, lance les hostilités. J’arrive exceptionnellement « les mains dans les poches » car je ne connais absolument pas leur musique. Le trio (guitare-chant / basse / batterie) propose un mélange assez original, entre grunge et fusion. Le chant en français est assez déroutant pour ce style, que l’on a quand même bien plus l’habitude d’entendre en anglais. Et comme les thèmes de leurs morceaux tournent principalement autour de la vie brestoise (il faut savoir que Recouvrance est un quartier de Brest), on peut dire que leur musique parle à tous alors que leurs paroles sont plus destinées à un public local. Mais ça sonne bien, et c’est le principal. Le set se termine sur une reprise de Francis Cabrel, Encore et Encore, revisitée à leur sauce. Une manière des plus singulière de conclure.
Bandit Bandit prend le relais. Le groupe lyonnais est malade (2 membres ont attrapé la gastro) et le concert a failli être annulé la veille. C’est donc une formation un peu diminuée qui entre en scène. Pour être tout à fait franc, ils mettent tellement d’énergie dans leur musique que cela passe inaperçu. J’étais venu pour les voir en priorité, et mon seul regret sera la durée, vraiment courte, du set. Côté scène, ils assurent le show. Leurs morceaux oscillent entre pop et psyché « musclée » et sont vraiment agréables à l’oreille. C’est dansant au possible et il est difficile de ne pas se dandiner. En ayant assimilé pas mal de références, principalement américaines (on pense surtout aux Black Angels), les rhodaniens tirent leur originalité de leurs paroles en français. Des textes très ancrés dans la vie actuelle, ce qui peut devenir un handicap lorsque l’on réécoutera l’album dans quelques années. On en n’est pas encore là, mais comme on parle du futur, le groupe a proposé un inédit, « 51 » (ou quelque chose qui s’en approche, je n’ai pas bien entendu). Le public a bien réagi, bon signe pour la suite donc.
Ce sont les MNNQNS qui clôturent la soirée. Déjà avant même la première note, il y a le côté visuel. Chaque frontman a un look ultra soigné et ultra spécifique. Comme c’est une petite salle, on est très proche et le rendu est vraiment photogénique. Les rouennais font du rock tout simplement, et le font très bien. Tantôt inspirés par le Royaume Uni, tantôt par les sons d’outre Atlantique, ils ont une patte vraiment personnelle qui fait qu’ils ne sont jamais dans l’imitation, mais toujours dans la création. A la différence des autres formations de la soirée, les normands ont choisi l’anglais pour leurs compositions. Un choix logique et qui colle parfaitement à leurs sonorités.
Avec comme support leur LP fraîchement sorti (novembre 2019), ils ont largement les épaules pour faire bouger la salle. Comme Bandit Bandit, ils nous proposeront un titre encore jamais joué sur scène, « Threat ». Et là aussi, le public s’est laissé emporter. Sans résistance. D’ailleurs une fois le concert terminé, le groupe s’est fait rappeler pendant quelques bonne minutes. On a bien cru au retour des MNNQNS sur scène. Mais non… Tant pis !
Crédit photo : Pierre G.