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Les performances scéniques de Muse sont réputées pour être furieusement électriques et endiablées. Mais en réalité, ils sont bien plus fabuleux, plus géniaux que tout ce que vous pouvez lire dans la presse. Alors les rabats joie vous diront que c’est parce que le concert était filmé, ou bien que c’était un de leurs rares shows réussis. Mais on a du mal à le croire, tant les membres jouent vite, fort et bien. Et n’est ce pas là les trois ingrédients indispensables pour faire un bon concert ?
En première partie, c’est Zita Swoon, petit collectif belge électro-pop entre Prodigy et Stereo Mc’s. Le groupe est aussi bizarre sur scène que sur platine, ce qui a pour effet de diviser le Zénith en deux groupes : les anti-Zita qui se jettent sur le bar, et les pro-Swoon qui font bouger la fosse. Une demi-heure après, place à la star de la soirée, Matthew Bellamy, visiblement content de remplir le Zénith, suivi de Chris Wolstenholme, le bassiste, et de Dominic Howard, le batteur. Petit moment de calme avant la tempête, Matthew salut la foule, accorde sa guitare, et…
Pendant plus d’une heure et demi, le trio de Muse enchaîne les morceaux sans temps mort, sans aucune pause. Le track-listing fait la part belle aux tubes de Showbiz, le premier album, avec les titres « Uno », « Muscle Museum » (comment pourraient -ils ne pas le jouer ?) et « Sunburn », sans oublier leur second et dernier album en date, le très rock’n’roll « Origin of Symmetry », avec les trois singles (= trois hits dans les charts) « Plug In Baby », « New Born » et « Bliss ». Sans oublier « Citizen Erased » et « Feeling Good ». Seul regret : le meilleur titre du premier opus, « Overdue », ne faisait pas partie des morceaux joués ce soir là.
Les trois membres ne faiblissent pas sur scène, loin de là, et profitent même du fait d’avoir le Zénith à leurs pieds pour se permettre toutes les folies. Ainsi, vers la fin du show, Matthew tourne sur lui-même avec sa guitare à bout de bras, et finit bien évidemment par la lâcher. Le groupe quitte alors la scène, mais le public n’a aucune crainte à avoir, le rappel se fera de toutes façons. Le groupe refait son apparition, clope au bec, et c’est reparti avec « Unintended », et quelques minutes de rock speedé. A la fin du morceau, Chris se jette sur son chanteur, le bouscule, le plaque au sol. Puis les deux compères viennent prêter main forte à Dominic, qui tente de foutre sa batterie en l’air. Un bon coup de pied et on n’en parle plus ! Le show se finit en apothéose avec la foule en transe qui se fait arroser de champagne.
Plus de batterie, plus d’énergie, il n’y aura pas de second rappel. On ressort de la salle tout secoué, avec le sentiment d’avoir vu un groupe unique, capable d’assurer aussi bien en live qu’en studio, voir mieux. Et ce n’est pas si courant que ça…